Alexandre Winter, LTU : "La reconnaissance des images va surprendre"

Pionnier des technologies d'indexation et de reconnaissance des images, LTU lance ce mois ci un nouveau web service permettant aux développeurs de tester simplement sa technologie dans une application. Entretien avec son fondateur, Alexandre Winter, qui revient sur le positionnement de cette jeune pousse, par ailleurs membre du consortium Quaero.

JB - LTU propose désormais sa technologie sous forme de web service. Est-ce pour satisfaire vos clients existants ou pour en conquérir de nouveaux ?

AW - C'est principalement pour conquérir de nouveaux clients, notamment dans notre « long tail » de clients potentiels, c'est-à-dire les développeurs, dans le web ou les applications mobiles. Ces acteurs sont très créatifs et demandeurs de technologies comme les nôtres, mais le modèle de prix par licence que nous pratiquions jusqu'à présent n'est pas toujours adapté à leurs budgets. A l'autre extrémité du spectre, LTU engine / ON demand est aussi destiné à certains clients ou prospects qui ont besoin de très haute disponibilité et de scalabilité, mais préfèrent sous traiter le risque et l'investissement qu'engendre un tel projet à une tierce partie comme nous.

JB - Quel bilan tirez vous de votre partenariat avec Exalead dans la recherche de visages ? Pourriez vous lancer d'autres applications à destination du grand public ?

AW - Le bilan de la démo « visages » avec Exalead est premièrement d'avoir validé notre passage a l'échelle sur un index du web, en termes de précision de l'algorithme et de besoins en puissance de calcul. Le volume de données traitées a été et est encore considérable, et tout le traitement a été réalisé dans des délais raisonnables et surtout avec des moyens matériels tout à fait raisonnables. Ensuite, cette démo a eu pour conséquence de resserrer les liens entre les deux sociétés : les ingénieurs exalead maitrisent très bien notre API maintenant, et nous savons mieux ce qu'il est possible de faire en termes d'aspiration du Web. Nous sommes friands de « démos » grand public comme celle-ci car elles permettent de montrer combien la technologie est mure et robuste, tout en offrant des outils très sympa à utiliser. Nous allons bientôt lancer une nouvelle démo basée sur LTUengine/ON demand, qui s'appelle « lookthatup ». En deux mots c'est une application iPhone qui permet de « cliquer » sur des objets réels pour les « bookmarker » ou bien les partager avec vos amis sur votre réseau social préféré.

JB - LTU est l'une des briques du projet Quaero. Que devient cet "airbus de l'internet" ? Sur quels projets de R&D travaillez vous ?

AW - A mes yeux, Quaero n'est pas tout à fait un airbus de l'internet, même si l'image est bien vue ! Pour nous, c'est plutôt une bourse de recherche qui nous aide à expérimenter et développer certaines applications ou prototypes en partenariat avec des acteurs leaders en France dans ce domaine. Dans ce cadre, Quaero va bien et a apporté beaucoup déjà : de nouveaux prototypes très intéressants, mais aussi des partenariats commerciaux sur certaines applications particulières sont nés des échanges et travaux effectués au sein de Quaero. Côté R&D, les progrès récents de notre technologie de « matching », ou reconnaissance d'images spécifiques, sont saisissants.

Comme le nombre d'images sur le web et dans les bases de données que nous traitons ne cesse de croître, nous travaillons toujours très dur pour améliorer continuellement la scalabilité et la robustesse de nos technologies, l'objectif étant de fournir un service encore plus efficace a nos clients, tout en nécessitant toujours moins de puissance CPU et de RAM. Sur l'algorithmie de fond, je ne peux pas vous dévoiler tous nos secrets mais je peux vous dire que même si les progrès des deux dernières années sont véritablement impressionnants, la reconnaissance d'images a encore pas mal de nouveautés en réserve pour nous surprendre pendant les 10 prochaines années au moins !

JB - Alexandre Winter, je vous remercie