Après les multiples rebondissements estivaux de l'affaire « Hot Coffee », nous pensions bien en voir le bout avec les annonces successives de Rockstar. Le développeur avait effectivement proposé une mise à jour pour la version PC de Grand Theft Auto : San Andreas et promis de modifier le contenu des versions consoles pour que les scènes incriminées soient retirées. C'était sans compter sur la municipalité de Los Angeles qui, par l'intermédiaire de Rocky Delgadillo, vient de lancer des poursuites à l'encontre de Rockstar et de son éditeur, Take-Two.
La ville reprocherait aux deux sociétés d'avoir menti sur le contenu du jeu afin d'obtenir une classification plus avantageuse. Après la découverte des mystérieuses scènes « de sexe », Grand Theft Auto : San Andreas avait effectivement été réévalué et réservé à un public adulte. Synonyme de retrait des rayons de Wal-Mart, Target et Best Buy aux États-Unis, ce changement de catégorie n'était toutefois intervenu qu'après la vente de plus 12 millions d'exemplaires du jeu. Ces ventes auraient ainsi généré quelque 600 millions de dollars de revenus, dont plus de 10 millions dans la seule Californie.
Cette plainte s'inscrit d'ailleurs dans une enquête plus large visant les techniques marketing employées dans le jeu vidéo. Sans porter quelque jugement de valeur que ce soit, il est à ce sujet assez surprenant de noter que les scènes « de sexe » incriminées ont suffi à passer le jeu dans la catégorie adulte alors que tous les autres éléments violents / malsains, pourtant clairement mis en avant, ne lui avaient donné qu'un « M ».