« Il est difficile de créer un "marché commun" tel que celui de la voiture, le numérique et les usages touchent à des différences culturelles et linguistiques qui ne se posent pas dans d'autres secteurs », a fait remarquer la secrétaire d'État à la prospective et au développement de l'économie numérique, selon qui certains exemples montrent toutefois que l'objectif n'a rien d'utopique.
« On marche pas mal sur la question du dividende numérique et sur le partage des fréquences », a ajouté NKM, prenant l'exemple de l'extinction de la télévision analogique en Alsace, où les changements sont gérés de façon coordonnée avec l'Allemagne voisine.
L'exemple du dividende numérique n'est pas anodin. Plusieurs mois après qu'une consultation publique a été lancée sur le sujet, le problème du partage des fréquences résultant de l'extinction programmée de la télévision analogique resterait, aujourd'hui encore, un sujet réservé aux spécialistes, dont les hommes politiques peinent à s'emparer.
En attendant que l'Europe entende cet appel, NKM ne pouvait pas manquer de revenir sur la part du grand emprunt consacrée au numérique. Estimée à 4,5 milliards d'euros environ, elle doit se répartir entre développement des infrastructures (2 milliards, sans compter les investissements conjoints opérés par les sociétés privées et les collectivités locales) et financement de projets liés aux usages, aux contenus et aux pratiques.
« 0,8 à 1% de PIB est perdu faute d'investissements dans le numérique », a fait valoir celle qui se félicite qu'on la considère désormais comme la secrétaire d'Etat à la « société numérique ». Une notion qui parait encore bien virtuelle sur le plan politique, en France comme en Europe.
Le Forum Netexplorateur, qui se tient au Sénat les 4 et 5 février, réunit quelques centaines d'acteurs de l'économie numérique invités à découvrir une sélection de projets innovants susceptibles de faire émerger de nouveaux usages. Le grand prix du forum a cette année été remporté par les éditeurs hollandais du navigateur mobile Layar, reposant sur le concept de réalité augmentée.