Intel s'apprête à annoncer une coupe drastique dans ses effectifs, touchant plus de 20% de ses employés dans les jours à venir, selon plusieurs sources concordantes. Ces licenciements massifs pourraient constituer la dernière étape douloureuse avant un renouveau stratégique, intimement lié à la coentreprise en préparation avec le géant taïwanais TSMC.

Intel - Alexandre Boero / Clubic
Intel - Alexandre Boero / Clubic

Le géant de Santa Clara traverse une période complexe, marquée par une perte de vitesse technologique et des résultats financiers en berne. L'arrivée de Lip-Bu Tan en mars dernier, succédant à un Pat Gelsinger dont le départ avait fait grand bruit, signalait un besoin de changement profond. Cette restructuration d'envergure intervient précisément alors que des négociations avancées avec TSMC sont en cours, laissant entrevoir une stratégie coordonnée de transformation.

Une restructuration préparatoire à l'alliance avec TSMC ?

Intel devrait annoncer cette semaine le licenciement de plus de 20 000 employés, soit environ 20% de son effectif total de 108 900 personnes. Cette décision coïncide temporellement avec l'accord préliminaire signé entre Intel et TSMC pour créer une coentreprise, dans laquelle le fabricant taïwanais détiendrait une participation de 20%. Ce n'est probablement pas une simple coïncidence. Cette annonce interviendrait moins d'un an après un précédent plan social touchant 15 000 postes en août 2024.

Des sources proches du dossier avaient déjà alerté que « certains dirigeants d'Intel craignent que l'accord avec TSMC entraîne des licenciements généralisés ». Cette préoccupation, exprimée avant même l'annonce des 20 000 suppressions de postes, établit un lien direct entre le partenariat stratégique et la vague de départs, suggérant un plan coordonné de transformation.

L'accord avec TSMC prévoit que l'entreprise taïwanaise partage ses méthodes de fabrication avec Intel et forme ses employés à leur mise en œuvre. Cette transmission de savoir-faire rendra logiquement certains postes redondants, particulièrement dans les équipes liées aux méthodes de fabrication propres d'Intel, que les techniques de TSMC viendraient remplacer.

Une double stratégie pour sauver Intel

La réduction massive des effectifs avant l'intégration des méthodes TSMC pourrait viser à aplanir les obstacles bureaucratiques identifiés par Lip-Bu Tan. Le nouveau CEO a clairement exprimé sa volonté d'éliminer les « couches excessives de management » et de simplifier la structure décisionnelle d'Intel, créant ainsi un environnement plus réceptif aux nouvelles méthodologies de fabrication.

Lip-Bu Tan - © Intel

Cette vague de licenciements pourrait constituer une préparation méthodique du terrain pour l'adoption des techniques de TSMC. En réduisant ses effectifs avant le déploiement de ces nouvelles méthodes, Intel optimiserait les coûts d'intégration et accélérerait la transition vers un modèle de production inspiré de TSMC, reconnu comme le leader mondial de la fonderie.

L'administration Trump a joué un rôle actif dans le rapprochement entre Intel et TSMC, voyant dans cette alliance un moyen de préserver les capacités américaines de fabrication de semi-conducteurs jugées « essentielles pour la sécurité nationale ». Cette pression gouvernementale a probablement contribué à l'accélération du calendrier de restructuration d'Intel. Les licenciements pourraient être officiellement annoncés lors de la présentation des résultats trimestriels d'Intel ce jeudi, possiblement accompagnés de précisions sur l'avancement des discussions avec TSMC. Cette communication groupée renforcerait l'hypothèse d'un plan coordonné.

Source : WCCFTECH