Orange compte investir 2 milliards d'euros dans la fibre

Romain Heuillard
Publié le 11 février 2010 à 17h48
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Le plan Fillon, dévoilé le mois dernier, a enfin clarifié le cadre réglementaire du déploiement du très haut débit. En adhérant à la noble cause du multifibre dans les zones très denses, plébiscité depuis plus d'un an par l'Arcep, ce plan marque l'épilogue d'une interminable bataille contre les rares mais coriaces défenseurs d'un déploiement monofibre. Les opérateurs peuvent donc reprendre leurs investissements sereinement, avec la garantie d'un déploiement pérenne. Chacun d'eux aura ainsi sa propre fibre, du nœud de raccordement optique (NRO) à l'abonné, sans jamais dépendre d'un autre opérateur.

Orange, qui boudait jusqu'à présent le déploiement multifibre, n'a pas tardé à réagir à cette annonce. Il a annoncé hier qu'il envisageait d'investir 2 milliards d'euros dans la fibre d'ici 2015. Il reprendra prochainement les investissements en Île-de-France et dans les agglomérations déjà couvertes1, et étendra le déploiement à de nouvelles villes2. Suivront les zones denses avec une dizaine d'autres villes3. Orange espère être présent dans toutes les régions d'ici 2012, au travers de 45 agglomérations, puis dans tous les départements d'ici 2015. L'opérateur prévoit enfin une étape intermédiaire pour les zones les moins denses, en déployant la fibre jusqu'au dernier répartiteur (fiber to the curb, FTTC).

Ces 2 milliards d'euros sur cinq ans sont issus des plus ou moins 3 milliards d'euros que France Telecom investit chaque année dans la maintenance et la modernisation de son réseau en France. Ils sont en outre à mettre en comparaison avec les résultats financiers du groupe, qui affichait un chiffre d'affaires et un résultat opérationnel de respectivement 12,7 et 4,5 milliards d'euros au troisième trimestre 2009.

Un rapport de la délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale publié hier révèle quant à lui qu'apporter l'internet à très haut débit sur tout le territoire français coutera entre 18 et 30 milliards d'euros. Cette dernière hypothèse, utopique, prend en compte une couverture totale en fibre optique, ce qui représente pas moins de 1,1 million de kilomètres de fibre. En couvrant 80% de la population en fibre, la longueur de câble est réduite de moitié, à 500 000 kilomètres. Le reste de la population serait alors couvert par les airs, par satellite ou par réseau cellulaire.

L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) estimait que la France comptait seulement 255 000 abonnés à la fibre optique fin septembre. Le gouvernement a fixé pour objectif que la totalité de la population soit connectée à très haut débit en 2025. La route est encore longue...

1 Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Nice et Toulouse. 2 Cannes, Montpellier, Orléans, Rennes, Strasbourg et Toulon. 3 Expérimentation à Chatou et Oullins puis déploiement à Brest, Dijon, Le Havre, Pau, Reims et Valenciennes.
Romain Heuillard
Par Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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