La majorité des fabricants d'électronique grand public destinant leurs produits au marché européen nous a indiqué avoir déjà mis en place les procédures de mise en conformité avec la directive RoHS. Typiquement, bon nombre des Cartes mères socket pour Processeurs AM2 ou Core 2 Duo (Conroe) présentées portaient déjà le sigle « RoHS Compliant ».
Pour être conformes à cette norme, les fabricants ne doivent pas dépasser certaines concentrations de substances jugées dangereuses comme les métaux lourds. Les principales concernées sont le plomb, le cadmium, le mercure, le chrome hexavalent, les biphényles polybromés (PBB) et les éthers diphényliques polybromés (PBDE). Les deux derniers ne sont pas des métaux lourds mais des substances utilisées pour rendre moins inflammable les matières plastiques.
A partir du 1er juillet, les produits ne répondant pas à cette norme ne pourront théoriquement plus être commercialisés en Europe même si en pratique, les stocks déjà livrés resteront proposés à la vente. Pour les fabricants, la mise en conformité implique parfois de nouvelles méthodes de production : soudures, composants et alliages utilisés doivent être repensés pour passer sous le seuil fatidique de concentration autorisé par l'Europe. Avec une relative unanimité, les constructeurs que nous avons interrogés lors du Computex nous ont expliqué que la principale difficulté résidait dans le fait d'obtenir des fournisseurs de composants qu'eux même se mettent en conformité. La plupart nous a précisé que les surcoûts engendrés étaient minimes, voire inexistants, et qu'ils ne seraient en aucun cas reportés sur le consommateur final.
Vous trouverez le texte de la directive européenne en suivant ce lien (PDF, en anglais). Rappelons que la directive RoHS prend place au sein d'un plus vaste mouvement destiné à collecter de façon sélective et valoriser les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE).
De son côté, Greenpeace s'est comme prévu rendu au Computex où neuf de ses militants changés en hommes sandwich ont protesté contre la prolifération des déchets issus de l'univers de l'informatique. Selon l'organisation écologiste, les fabricants devraient d'une part cesser d'utiliser des produits dangereux pour l'environnement et d'autre part assurer le retraitement des produits qu'ils ont vendus une fois ces derniers arrivés en fin de vie.