Dans le cadre d'une étude menée auprès de 4000 mille consommateurs adeptes des célèbres baladeurs siglés d'une pomme, l'institut de recherche Jupiter Research arrive à la conclusion que seul un possesseur d'iPod sur trois vivant en Europe achète régulièrement de la musique sur Internet. Plus inquiétant, 30% des personnes interrogées reconnaissent échanger des fichiers musicaux sur Internet de façon illégale, notamment par l'intermédiaire des réseaux de peer-to-peer.
En moyenne, seuls 5% de la musique stockée par les Européens sur leurs baladeurs iPod proviendraient de la plateforme iTunes Store d'Apple, soit environ 20 titres par an et par personne. Le reste proviendrait de téléchargements illégaux ou de CD musicaux acquis dans le commerce puis compressés au format MP3 par exemple. Jupiter Research indique toutefois que près de 200 millions de titres ont été vendus en Europe via la plateforme iTunes.
Le modèle de la musique en ligne serait-il déjà dépassé ? Non, répond Mark Mulligan, l'analyste en charge de cette étude, mais il est nécessaire de s'adapter pour tirer pleinement parti du potentiel de la musique numérique. Il invite à réfléchir à de nouvelles pistes, « des options comme la musique financée grâce à la publicité ou des mesures techniques de protection et des prix plus flexibles ». Le service Spiralfrog s'apprête à tester la première de ces possibles solutions (voir Spiralfrog ajoute EMI à son catalogue), tandis qu'eMusic, récemment entré en Europe, commercialise des morceaux au format MP3 dépourvus de mesures techniques de protection (voir eMusic : la musique sans DRM arrive en Europe).
Bien que les utilisateurs d'iPod ne soient pas forcément férus du téléchargement sur iTunes, le marché européen de la musique en ligne devrait représenter 385 millions d'euros en 2006, un montant doublé par rapport à l'année précédente, estime Jupiter Research.