© PV productions / Shutterstock
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Si vous craquez et décrochez votre téléphone lors d'un appel tombant sous le coup du démarchage téléphonique, sachez que tout n'est pas perdu. Voici nos conseils pour mettre fin à la conversation au plus vite.

On dit qu'avec un peu d'élégance et de malice, il est possible de se sortir des situations les plus périlleuses. Dans le cas où vous n'avez pas suivi nos derniers conseils sur les numéros à bloquer pour être tranquille face au démarchage téléphonique, et que vous avez répondu à l'appel que vous ne vouliez pas recevoir, il existe des issues de secours pour quitter l'appel avec talent. Et pourquoi pas envisager d'embarrasser à votre tour votre interlocuteur, si vous en avez envie.

Les réponses faciles : parce que vous êtes plus subtile que celui qui vous démarche

On sait que c'est tentant et que ça vous démange. Mais raccrocher dès les premières secondes suivant l'instant où vous comprenez qu'il s'agit d'un appel commercial est peut-être la pire des choses à faire. Si vous ne bloquez pas le numéro derrière, vous serez systématiquement rappelé, par la même personne ou un collègue, et avec un autre numéro. Si ce n'est pas tout de suite, ce sera dans une heure, dans un jour ou dans un mois.

LE conseil, c'est d'abord d'attendre que le commercial se présente, qu'il expose avec précision la raison pour laquelle il vous appelle, et le sujet qu'il souhaite aborder avec vous. Ce n'est qu'une fois ces informations obtenues que vous pourrez enclencher la seconde.

Quelques phrases types, une fois la conversation entamée, peuvent vous tirer de ce mauvais pas. Mais toutes ne garantissent pas la même efficacité :

  • « Merci de m'ajouter à votre liste de numéros à ne plus contacter, et de me retirer de vos fichiers. » Alors, oui, vous pouvez tenter, mais généralement, dites-vous bien que la personne que vous aurez à l'autre bout du fil n'aura généralement pas le pouvoir de le faire. Les chances sont faibles ici.
  • « Je veux parler à votre responsable. » Votre succès est envisageable, mais à ce jeu, vous y laisserez du temps et votre patience. Ce n'est pas forcément la meilleure solution.
  • « Eh non, vous vous êtes trompé de numéro, je ne suis pas monsieur ou madame Tartempion. » Ah ! Jouer la carte mensongère pour échapper à votre bourreau. Oui, mais cela n'empêchera pas votre interlocuteur de vous rappeler un jour ou l'autre.
  • « Je n'ai pas le temps, au revoir », et vous raccrochez. Oups, grossière erreur. C'est sans doute LE prétexte qui poussera le plus l'individu à vous rappeler.

Vous le voyez, certaines solutions sont plus utiles que d'autres. Mais comme vous allez le voir, la meilleure défense, comme on dit, ça reste l'attaque, et donc l'argument légal.

© Pro.Sto / Shutterstock
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Les 3 arguments imparables : la loi est de votre côté

Si jamais vous êtes embêté en dehors des heures réglementaires, le rappeler à votre interlocuteur et lui signaler qu'il encourt une amende administrative pouvant aller jusqu'à 375 000 euros conformément aux dispositions de l'article L.242-16 du Code de la consommation le calmera tout de suite. Pour rappel, vous ne pouvez être démarché que du lundi au vendredi entre 10 h et 13 h, et de 14 h à 20 h uniquement. Le démarchage en dehors de ces horaires, le week-end et les jours fériés est strictement interdit.

Si le démarchage téléphonique est répétitif, ne culpabilisez pas et sortez votre atout légal : la menace du signalement. La plateforme SignalConso (qui existe en version web et en application mobile), gérée par la Répression des fraudes (DGCCRF), est très sensible à ce qu'elle appelle le « démarchage abusif ». Elle permet de remonter directement aux services de Bercy les appels abusifs que vous avez pu recevoir.

SignalConso permet d'opérer un processus de signalement complet (Capture d'écran Clubic) © SignalConso

Enfin, si vous recevez encore des appels, nous vous conseillons d'exiger que l'on supprime votre numéro de téléphone des bases de données, au motif que vous refusez scrupuleusement le démarchage. Indiquez au passage que vous adresserez une plainte à la CNIL, le gendarme des données, si vous êtes de nouveau dérangé. La Commission nationale de l'informatique et des libertés a déjà condamné plusieurs entreprises qui ne respectaient pas leurs obligations de recueil du consentement du consommateur.

Après notre premier dossier sur les moyens pour vous protéger du démarchage et celui-ci vous donnant les clés en cas de réponse à l'appel, vous êtes maintenant paré contre cette pratique qui n'en finit plus d'exaspérer.