Pour valoriser son produit auprès des diffuseurs TV, la Liga veut convaincre Google de supprimer les applications pirates installées sur les appareils Android.
Le piratage ne concerne pas que les films et séries, tant s'en faut. Les diffusions sportives, qui ont largement basculé vers les chaînes payantes depuis une quinzaine d'années, sont largement plébiscitées par le streaming illégal et l'IPTV. Cette situation agace tous les acteurs du sport, et Javier Tebas, le patron de la Liga de football espagnole, en premier lieu.
L'IPTV comme alternative aux coûteuses offres légales
Les ayants droit et les fédérations jouent au chat et à la souris avec les plateformes pirates depuis bien longtemps, mais la Liga Nacional de Fútbol Profesional, l'équivalent de notre LFP et organisatrice des championnats professionnels espagnols, se montre particulièrement offensive cette saison.
Javier Tebas a annoncé que 58 applications Android pirates proposant des retransmissions d'événements sportifs en direct avaient été supprimées au cours des 5 premiers jours de la nouvelle saison de Liga. Elles auraient été téléchargées un total de 4 millions de fois, pour 800 000 utilisateurs en Espagne. Sur iPhone, les chiffres sont plus mesurés : on dénombre 1 million d'utilisateurs pirates dans le monde de ces applications, dont 300 000 en Espagne.
Sauf que ces interventions sont loin d'être suffisantes pour endiguer le phénomène. Supprimer des applications du Play Store ou d'autres magasins n'est qu'une barrière supplémentaire, que tout utilisateur un tant soit peu motivé peut aisément contourner. Et surtout, pour les installations déjà effectuées, le mal est fait.
Techniquement réalisable, légalement compliqué
Consciente de cela, La Liga veut ni plus ni moins faire supprimer les applications pirates déjà installées sur les appareils. « Nous discutons avec Google et d'autres plateformes afin [que les applis] puissent être localisées sur ces téléphones mobiles », fait savoir Javier Tebas.
Selon lui, il est possible d'un point de vue technologique de réaliser ce genre d'opérations. Il cite l'exemple de la pédopornographie, dont les contenus peuvent être identifiés, mais qui se heurte toutefois à des soucis législatifs pour la mise en place d'un système de suppression efficace.
Javier Tebas est en tout cas motivé à supprimer des services IPTV d'au moins 1,1 million de mobiles en Espagne (800 000 Android et 300 000 iPhone). Obtiendra-t-il gain de cause ? Son objectif paraît ambitieux, mais les lobbys de la protection de la propriété intellectuelle paraissent de plus en plus puissants et armés pour faire fléchir les plateformes.
Ce que ne dit pas le président de la Liga, c'est qu'il est de plus en difficile et coûteux de regarder le football espagnol en Espagne, surtout depuis la dernière attribution des droits TV à Movistar et à DAZN.
Source : TorrentFreak