La Russie va mettre en place une interdiction de VPN permettant de se connecter à des sites qu'elle considère comme illégaux. Ce qui est à peu de choses près ce que veulent mettre en place certains députés français.
Voilà qui ne fera pas une bonne pub à certaines des dispositions discutées actuellement autour du projet de loi visant à sécuriser et réguler l'espace numérique. Ce projet contient en effet un amendement souhaitant interdire aux magasins d'applications de mettre à disposition des VPN ouvrant « l'accès à un réseau internet non soumis à la législation et réglementation française ou européenne ». Or, au même moment en Russie, une mesure similaire vient d'être décidée !
La Russie, avant la France ?
Les VPN sont, semble-t-il, promis à un grand avenir dans la discussion politique. Alors qu'ils étaient pendant longtemps l'apanage d'une petite fraction d'internautes, il semble que leur existence indispose de plus en plus tous les pouvoirs politiques.
C'est ainsi le cas chez nous, mais aussi en Russie, où à partir du 1ᵉʳ mars 2024, l'organisme de surveillance des communications, Roskomnadzor, l'équivalent local de l'Arcom, tentera de mettre en place un blocage des VPN permettant de visualiser un site web interdit dans le pays. Dans la ligne de mire des autorités, les grandes plateformes américaines comme Meta.
Un bluff à l'est comme à l'ouest ?
« Je tiens à souligner qu'il est particulièrement important de restreindre l'accès des citoyens aux produits de Meta, qui est reconnue comme une organisation extrémiste », a indiqué le sénateur russe Artem Sheikin. S'agit-il d'une véritable interdiction technique, ou d'un message que veut faire passer la Russie contre cette technologie, alors que son utilisation a bondi dans le pays depuis le début de la guerre en Ukraine ?
Car, rappelons-le, s'il est possible d'imposer techniquement des blocages assez solides de la part des gouvernements, aucun n'a à ce jour réussi à se prémunir totalement de l'utilisation des VPN, du fait notamment d'acteurs comme Proton développant toujours de nouvelles solutions.
L'objectif n'est-il pas de simplement d'attaquer les solutions les plus mainstream, en faisant croire à la grande masse que plus aucun VPN ne pourra passer la censure russe ? De même qu'en France, bien qu'au courant de l'impossibilité technique, les députés ne souhaitent-ils pas seulement adresser un message sur le fait qu'à leurs yeux, seuls les sites admis par les gouvernements français et européens doivent être accessibles aux citoyens ?
Source : Zone Bourse