Google tient vraiment à rester le moteur de recherche par défaut sur les Mac, iPhone et iPad d'Apple. C'est ce que révèlent les dernières informations issues du procès antitrust visant le géant de la recherche.
18 milliards. Google paye Apple 18 milliards de dollars par an pour garder sa place comme moteur de recherche par défaut sur les machines de l'entreprise. D'après des informations obtenues par le New York Times, le géant de la recherche serait prêt à tout pour conserver sa place de choix au sein de l'écosystème Apple, même à tordre quelque peu l'esprit des textes européens.
Un combat de titan
Le montant exact que Google versait à Apple pour être le moteur de recherche par défaut sur Safari a longtemps été tenu secret, mais le procès antitrust qui vise l'entreprise de Mountain View a enfin permis d'avoir un chiffre clair. Certains analystes estimaient que l'accord se chiffrait à 10 ou 20 milliards de dollars par an. Le chiffre de 18 milliards n'est donc pas exactement étonnant, mais il est dans la fourchette haute de ce que l'on pouvait attendre.
Ce montant exorbitant n'est d'ailleurs pas entièrement dicté par les lois du marché d'après le New York Times. La facture réglée par Google permet aussi de maintenir la paix entre deux des plus grosses entreprises au monde.
Apple a, en effet, longtemps essayé de se défaire de sa dépendance à Google, jusqu'à envisager le rachat de Bing en 2020. Quant à Google, la crainte était que le géant de la recherche utilise ses applications ultra-populaires comme YouTube et Gmail pour encourager les internautes à basculer de Safari à Chrome, cassant ainsi le moyen de pression d'Apple.
L'UE en allié de Google ?
Craignant pour son avenir, la firme de Sundar Pichai a même envisagé d'utiliser la législation européenne à son avantage. Au moment des discussions sur le Digital Markets Act à Bruxelles, Google aurait songé à envoyer quelques lobbyistes à la commission européenne pour faire en sorte que le texte, pensé à la base pour limiter le pouvoir des géants du numérique, casse le contrôle qu'Apple exerce sur son écosystème logiciel. L'idée étant ensuite que Google puisse proposer des services aussi personnalisés que ceux d'Apple (grâce à l'exploitation des données) et convaincre les internautes d'opter pour ses outils plutôt que ceux de son concurrent. Le tout, sans avoir rien à payer.
Les firmes ayant chacune des moyens de pression pour diminuer l'influence de l'autre, il fallait bien quelques milliards pour garder la paix. L'affaire n'a, cela dit, pas fini de connaître des rebondissements puisqu'Apple fourbit encore ses armes pour se passer (un jour) de Google et le « fantastique arrangement oligopolistique » qui lie les deux entreprises (d'après le PDG de Microsoft), va continuer d'être observé de très près par les tribunaux étasuniens.
Source : New York Times