Carte mémoire, SSD, smartphone, la mémoire flash est peut-être partout, mais cela ne semble pas suffire pour faire le bonheur – et la richesse – de Western Digital qui annonce un changement radical.
Plusieurs années de discussions et une fusion avortée entre Western Digital et Kioxia ont sans doute pesé dans la récente décision prise par la direction de l'entreprise américaine.
Dans la seconde moitié de l'année prochaine, la séparation des activités d'un côté liées à la mémoire flashe et de l'autre aux disques durs à plateaux devra être effective. Deux entreprises distinctes dont on ne connaît pas encore les éventuels liens.
Rapprochement avorté avec Kioxia
En toute fin de semaine dernière, Western Digital et Kioxia ont annoncé mettre un terme aux négociations qu'elles conduisent pourtant depuis plusieurs années pour l'association de leurs activités dans la mémoire flash.
Dans la foulée, l'action du groupe américain Western Digital a enregistré l'un de ses plus formidables gadins avec une chute de 16 % en l'espace d'à peine quelques heures. Pour ne rien arranger, sur le dernier trimestre, la société a enregistré une baisse de son bénéfice de l'ordre de 26 % précipitant sans doute la décision de ses principaux dirigeants.
Au cours de l'année prochaine, Western Digital va donc opéré un changement radical et se scinder en deux entreprises : l'une en charge des activités liées à la mémoire flash, l'autre se focalisant sur l'historique secteur des disques durs à plateaux. Une scission prévue pour être finalisée au cours de la seconde moitié de l'année 2024.
Indépendance retrouvée pour Sandisk ?
Rappelons qu'en 2016, Western Digital avait cassé sa tirelire pour s'offrir Sandisk – 16 milliards de dollars tout de même – et ainsi prendre un virage plus net vers le stockage flash.
Sept ans plus tard, on assiste au mouvement inverse, même si les principaux responsables du groupe se gardent bien de toute conclusion négative. Pour David Goeckeler, P.-D.G. de Western Digital, « nos activités HDD et flash sont toutes les deux bien positionnées pour capitaliser sur l'importante dynamique du marché du secteur du stockage des données ».
Le patron ajoute que « compte tenu des contraintes actuelles, il est devenu plus clair pour le conseil d'administration ces dernières semaines que la mise en place d'une séparation est la prochaine étape appropriée ». En d'autres termes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais ce qui était la meilleure chose à faire en 2016 est absolument à défaire en 2024.
Reste que l'annonce a été saluée par la Bourse : le cours de l'action Western Digital a pour ainsi retrouvé son niveau d'avant la confirmation de la fin des négociations entre le groupe et la société Kioxia.
