Dans un marché du téléviseur en recul de 22% sur les six premiers mois de l'année, il est un type d'écran qui se porte bien : la « Smart TV », ou la télévision connectée à Internet. Selon une étude de l'institut GfK citée par La Tribune, leurs ventes ont progressé de 22,4% en France lors du premier semestre et ont représenté 23% des écrans achetés. Sur un total de 3,3 millions d'unités écoulées sur la période, 745 000 étaient des télévisions directement connectées à Internet.
Commercialisées à partir de 2009, les Smart TV équipaient au premier trimestre près de 3 millions de Français selon Médiamétrie. Les chiffres de GfK placent la barre à près des 4 millions désormais. Et le succès ne devrait pas s'essouffler. En chiffre d'affaires, ces écrans ont rapporté 622 millions d'euros sur les six derniers mois, en hausse de 44%. À contre-courant du marché global de la télévision qui selon le Simavelec devrait reculer à 7 millions d'unités sur l'ensemble de l'année 2012, contre 8,5 millions l'an dernier.
« Les ventes exceptionnelles ces deux dernières années ont été dopées par la coupure du signal analogique » explique le directeur général adjoint de GfK Consumer Choices François Klipfel dans un communiqué. L'institut prévoit que 2,7 millions de Smart TV seront écoulées en tout cette année, et escompte un taux d'équipement de 100% à l'horizon 2015. Une prévision qui ne prend pas en compte les box qui permettent aux téléviseurs d'accéder au Net et à un panel de services depuis longtemps déjà.
Une mutation du marché du téléviseur qui n'a pas échappé aux autorités de l'État. Chargé d'une mission de réflexion sur l'Acte II de l'exception culturelle, l'ancien dirigeant de Canal+ Pierre Lescure faisait état mardi dernier de ses craintes sur le déploiement de la télévision connectée, « dès lors que vous avez votre écran plat et qu'avec 4 clics, au lieu de passer de la 1 à la 6, vous vous pointez sur un site de téléchargement (...) le piratage sera inarrêtable », expliquait-il.