Véritable sensation du moment dans le secteur du e-commerce mondial, le site Temu pratique une politique de prix très agressive et fait désormais partie des plateformes de vente en ligne les plus visitées en France. Elle présente, hélas, bien des raisons d'être décriée.
Comme les désormais bien connues Shein et AliExpress, la plateforme de e-commerce Temu fait un carton dans l'hexagone, et plus largement encore en Europe et aux États-Unis. Mais derrière les prix imbattables et le sentiment que l'on peut y retrouver tout et n'importe quoi, se cachent de nombreuses raisons qui, entre pratiques et modèle douteux, placent l'application dans l'œil du cyclone. Alors que le Black Friday et les fêtes de fin d'année se profilent, voici quelques détails à connaître sur Temu.
Temu, aussi critiqué soit-il, est LE site à la mode en France cette année
Que vous le vouliez ou non, vous n'avez pas pu passer à côté de la folie Temu et de ses promotions délirantes ces derniers mois. En un an, le site a attiré 900 millions d'utilisateurs et généré 61 milliards de commandes (vous avez bien lu), excusez du peu.
Le succès est tel que la plateforme est devenue, au troisième trimestre, la 11ème plus convoitée de France sur la vente en ligne, avec 13 millions de visiteurs uniques chaque mois, selon Médiamétrie. Le hasard a voulu que Temu soit d'ailleurs entourée des deux autres applications chinoises, Shein (10ème, 13,8 millions de visiteurs uniques/mois) et AliExpress (12ème, 12,9 millions).
Sans glorifier pour autant ses concurrents, Temu cache une réalité décevante. Les études d'autorités de protection des consommateurs se succèdent pour dénoncer la piètre qualité des vêtements, produits électroniques ou cosmétiques et autres décorations et jouets vendus à des prix dérisoires, parfois pour quelques dizaines de centimes.
Les raisons de fuir Temu ne manquent pas
Que ce soit l'Association suisse des jouets (ASJ) ou le très sérieux site belge TestAchats, tous s'accordent à dire que la quasi totalité des produits reçus auraient dû purement et simplement être interdits à l'importation, en ce qu'ils ne respectent pas les normes en vigueur. Cela n'est pas sans rappeler les polémiques nées du succès de Wish ou d'AliExpress. Et 60 millions de consommateurs vient de lancer un appel à témoins sur la question. Sans oublier que la Répression des fraudes (DGCCRF) a déjà le site dans son viseur, suite aux signalements effectués depuis l'excellente appli Signal Conso.
Vous ne serez pas étonnés, mais Temu est très gourmand. Le site adore vos données personnelles et s'en nourrit. Il faut bien compenser la vente à perte (chaque commande passée lui coûte plus qu'elle ne lui rapporte), et les informations des clients sont parfaites pour cela. Temu revend sa base de données à tout-va, pour rentabiliser son activité.
Ce qui nous emmène à évoquer la relation que les consommateurs peuvent avoir avec Temu. Elle est tout bonnement désastreuse. En commençant par les délais de livraisons à rallonge, justifiés par l'absence d'entrepôt en Europe, et un bilan carbone qui doit être effroyable. Le manque de transparence sur les produits et leur origine mais aussi les frais cachés et, dans une autre mesure, les conditions de travail des ouvriers (déjà pointés du doigt par les autorités américaines), sont autant de raisons qui, si chaque défaut peut être corrigé avec le temps, vous feront fuir la nouvelle coqueluche du e-commerce planétaire, pour le moment.
Sources : Clubic, Médiamétrie, 20 Minutes, testachats