Sera-t-il bientôt possible d’installer n’importe quelle application sur un iPhone ? Des traces dans le code d’iOS 17.2 laissent penser que le « sideloading » pourrait arriver plus tôt que prévu.
Contraint et forcé par le Digital Markets Act (DMA), Apple va ouvrir son écosystème logiciel, en commençant par autoriser l’installation d’applications venant de sources tierces. Adieu le verrou qui oblige à utiliser l’App Store, il semblerait que les prochaines versions du système d’exploitation des iPhone offriront une plus grande liberté aux utilisatrices et utilisateurs européens.
Le sideloading, ennemi juré d'Apple
Comme l’a relevé le média spécialisé 9to5Mac, iOS 17.2 pourrait bien ouvrir la voie au « sideloading », cette pratique consistant à installer des logiciels venant de sources autres que le magasin d’applications d’Apple. Plusieurs bouts de code faisant référence à une API nommée « ManagedAppDistribution » semblent pointer vers une ouverture du système aux applications et magasins alternatifs.
L’arrivée d’une telle fonctionnalité dans iOS 17.2 (attendu dans les prochaines semaines) a de quoi surprendre puisque Apple n’est techniquement pas obligé d’opérer un tel changement avant mars 2024, date à laquelle Bruxelles commencera à taper sur les doigts des constructeurs ne se pliant pas au DMA. Au vu de l’historique d’Apple concernant le sideloading, on aurait pu s’attendre à ce que l’entreprise attende le dernier moment pour activer cette possibilité.
En effet, la firme n’a jamais caché son hostilité envers cette pratique, pourtant très répandue dans le monde d’Android. Depuis des années, les responsables de l’entreprise expliquent que l’ouverture à des apps venant de sources tierces risque de « compromettre les protections concernant la vie privée et la sécurité » mise en place sur ses iPhone. En 2021, Craig Federighi était même allé jusqu’à dire que le sideloading était « le meilleur ami des cybercriminels ».
Une exclusivité européenne
Il faut dire que l’App Store est une mine d’or pour Apple. Aux dernières nouvelles le magasin d’application a généré 1100 milliards de dollars de 2022. Apple imposant une taxe pouvant aller jusqu’à 30% du montant total de la transaction, il est aisé de voir pourquoi l’entreprise voit d’un mauvais œil l’arrivée de la concurrence sur iOS. Les préoccupations concernant la sécurité ne sont pas exactement infondées, mais c'est le prix à payer pour que les utilisateurs et utilisatrices aient vraiment le contrôle de leurs appareils.
Selon le toujours très bien informé, Mark Gurman, journaliste à Bloomberg, le sideloading serait possible « au sein d’un environnement très contrôlé » qui permettrait à Apple de garder un semblant de contrôle sur les applications installées sur iPhone. Un peu comme ce que fait Apple sur ses Mac.
Pour Mark Gurman (qui prédit une arrivée du sideloading plus tard, vers la première moitié de l’année 2024), cette possibilité serait d’ailleurs limitée aux utilisatrices et utilisateurs européens, Apple ne souhaitant sans doute pas ouvrir son système plus que nécessaire.