L'addiction aux écrans, une source de colère © Imagefusion / Shutterstock
L'addiction aux écrans, une source de colère © Imagefusion / Shutterstock

Si vous pensiez être immunisé contre l'addiction à votre smartphone, détrompez-vous. Des experts mettent en lumière les signes alarmants qui pourraient indiquer que vous êtes réellement accro.

Nous vivons dans un monde où le téléphone est omniprésent, c'est un fait. Alors une question cruciale se pose : sommes-nous tous dépendants des écrans ? Trois experts renommés, Catherine Lejealle, Michael Stora et Thierry-Léandre Le Fur, ont exploré cette question pour nos confrères de Ouest-France, en identifiant les signes inquiétants d'une éventuelle addiction. Faites le test, et vous saurez où vous en êtes.

Premier signe : une rupture des liens sociaux

L'addiction aux écrans « ne se mesure pas seulement en heures passées devant un écran, mais par une rupture progressive des liens sociaux », avertit Michael Stora. Les accros aux réseaux sociaux sacrifient souvent des moments clés, du repas en famille à des instants intimes en couple, qui disparaissent, comme ce regard fuyant et/ou cette petite attention qui paraissent lointains.

Thierry-Léandre Le Fur souligne, de son côté, que ces personnes s'éloignent de ce qui les passionnait autrefois, mettant en évidence une dépendance qui affecte la vie quotidienne et les relations. Si, en d'autres termes, votre premier geste le matin est de vérifier ce qui se passe sur votre smartphone, l'addiction n'est pas bien loin.

Deuxième signe : une situation de mal-être

L'addiction aux écrans est souvent liée à un mal-être. Michael Stora compare d'ailleurs le smartphone à un antidépresseur. Une personne épanouie dans la vie réelle passe moins de temps devant les écrans. On exclut évidemment le cas de l'impératif professionnel. L'écran vient alors compenser ce qui peut vous manquer, ou vous faire mal dans la vraie vie.

Catherine Lejealle souligne que l'addiction s'exprime parfois par l'incapacité de détourner le regard de l'écran en présence de proches, révélant une souffrance interne difficile à quantifier en termes d'heures, mais bien réelle. Et « on parle d'addiction lorsqu'il y a une souffrance », ajoute la spécialiste.

Troisième signe : une réaction agressive, en cas de privation

Comment réagissez-vous, si quelqu'un vous prive, d'une manière ou d'une autre, par le jeu, par provocation voire même par le vol, de votre téléphone ? Une réaction explosive (colère, violence, crise de panique) lorsqu'on retire le téléphone peut être le signe manifeste d'une dépendance.

Catherine Lejealle fait par exemple état de scénarios où les mains tremblent, des cris retentissent, et des crises de tétanie qui surviennent. Pour Thierry-Léandre Le Fur, cette réaction est comparable à « un drogué en manque », soulignant l'angoisse irrationnelle de manquer un message ou de rater quelque chose d'essentiel, illustrant ainsi un niveau avancé de dépendance.

Quatrième signe : un besoin vital et constant d'en avoir plus

L'addiction au mobile et aux écrans se caractérise par un besoin perpétuel d'une dose plus forte, explique Catherine Lejealle. On est en plein dans le jardon de l'addiction. La spécialiste fait à juste titre un parallèle avec les comportements de toxicomanes, soulignant que, comme sur les sites de rencontres, l'addict aux écrans cherche constamment quelque chose de mieux. Pour ces personnes, il n'y a jamais de fin, créant un cycle d'adrénaline numérique incessant qui peut avoir des conséquences profondes sur la vie quotidienne.

En résumé, être accro aux écrans va au-delà de la simple utilisation excessive. C'est une réalité complexe qui engendre des ruptures sociales, des états de mal-être, des réactions agressives et un appétit insatiable. Ces signes, ici analysés par des experts, invitent à une réflexion sérieuse sur notre relation avec la technologie, mettant en lumière les aspects souvent négligés de notre dépendance.

La question n'est pas de juger ni d'être jugé, mais de se poser la question : « est-ce une bonne chose pour moi et mon épanouissement personnel ? »

Source : Ouest-France