Les députés ont adopté, jeudi, une proposition de loi permettant de faire ses courses alimentaires avec les tickets-restaurant en 2024. Le texte doit désormais franchir l'étape du Sénat.
Après plusieurs jours de discussions, la proposition de loi urgente prolongeant d'une année la possibilité d'acheter des produits alimentaires avec l'ensemble des titres-restaurant a été très largement adoptée par l'Assemblée nationale (117 voix pour, sur un total de 119 votants), jeudi. Une bonne nouvelle pour les 5,4 millions de Français qui en bénéficient et qui les utilisent comme un outil les aidant à mieux absorber l'inflation.
L'extension du ticket-restaurant à tout l'alimentaire prolongée d'un an
Les titres-restaurant, qui regroupent les célèbres tickets-restaurant, mais aussi les chèques déjeuner, pass restaurant et autres, sont donc prolongés jusqu'à la fin de l'année 2024, sous leur forme actuelle. De quoi parle-t-on concrètement ?
En théorie, les tickets-restaurant peuvent être utilisés par les salariés pour financer leur repas, au sens propre du terme : c'est-à-dire des plats ou aliments qui sont directement consommables. Depuis l'automne 2022, il est possible de les utiliser pour n'importe quel produit alimentaire au sens large, même celui qui nécessite un temps de préparation (des pâtes, de la viande, du riz etc.). Et ce auprès de 234 000 commerçants.
En vigueur jusqu'au 31 décembre 2023 pour améliorer le pouvoir d'achat des consommateurs, cette extension du « ticket resto » devait prendre fin, pour un retour à la normale qui a provoqué la colère de nombreux bénéficiaires. Finalement, les ministres et députés de la majorité qui ont déposé le texte en urgence pour prolonger l'élargissement des titres jusqu'à la fin de l'année 2024, ont cédé face à la grogne des Français.
Un ticket resto qui se destine à évoluer dans les années à venir
La ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, qui fait partie des personnalités politiques à avoir porté la proposition de loi, a salué un « coup de pouce utile pour le pouvoir d'achat de millions de salariés et leur famille », dans un message posté sur X (ex-Twitter) ce jeudi. Reste tout de même à attendre l'approbation du Sénat pour définitivement se satisfaire, ce qui devrait tout de même être une formalité, au vu du contexte.
L'avenir du ticket-restaurant tel que nous le connaissons aujourd'hui se pose. Déjà, la carte ticket-restaurant deviendra obligatoire d'ici 2026, pour définitivement remplacer les titres au format papier. Ensuite, certaines voix s'élèvent pour l'étendre au-delà de l'alimentaire, ce qui évidemment ne ferait pas le bonheur des restaurateurs, qui font déjà la moue depuis fin 2022 alors qu'ils étaient en théorie les seuls destinataires de cet avantage au départ.
Le montant du ticket-restaurant reste libre aujourd'hui pour les employeurs, mais les salariés ont une limite à respecter : ils ne peuvent pas dépasser le plafond journalier de dépense du titre-restaurant, fixé à 25 euros. L'employeur peut prendre à sa charge entre 50 et 60 % du montant de la valeur du titre. L'autre partie reste à la charge du salarié.