Certains Français auront du mal à recevoir leur commande Uber Eats en ce premier week-end de décembre, la faute à un changement algorithmique qui pousse les livreurs à la grève.
Depuis plusieurs semaines, les organisations syndicales qui représentent les livreurs des plateformes poussent à une mobilisation massive pour le week-end du 2 et 3 décembre 2023. Ce samedi et dimanche, les travailleurs des services Uber Eats, Deliveroo et Stuart pourraient être des milliers à cesser les livraisons, pour manifester partout en France. En cause ? Un nouvel algorithme qui ferait baisser leur rémunération.
Les livreurs Uber Eats manifestent partout en France
La situation des livreurs de plateformes comme Uber Eats n'est pas des plus aisées, et les principaux intéressés, qui exercent une activité toujours très précaire et peu protégée, ont décidé de le faire savoir ce week-end.
De Paris à Marseille, en passant par Lyon, Lille, Toulouse, Strasbourg, Nice, Bordeaux, Montpellier ou encore Metz et même jusqu'à l'île de la Réunion, les livreurs manifestent partout en France ce samedi 2 novembre. Ils doivent défiler dans des lieux symboliques, comme Stalingrad à Paris ou la Place de la Victoire à Bordeaux, mais aussi devant des restaurants, souvent McDonald's.
Les cortèges de livreurs veulent faire entendre leur voix quant au délicat sujet de la rémunération. Et pour cause : outre l'inflation, les livreurs de repas seraient, selon leurs représentants, lésés depuis la mise en place d'un nouvel algorithme de calcul des courses au début du mois de novembre.
Les travailleurs pestent contre un nouvel algorithme qui ferait plonger leur rémunération
Le nouvel algorithme a bien été le déclencheur de la grève des cyclistes et motards. Celui-ci, qui calcule le montant versé par course, a été modifié pour ne plus se baser sur le kilométrage, mais sur des modalités encore floues, ayant entraîné une baisse de la rémunération des livreurs contestée par Uber Eats.
Derrière les livreurs Uber, Stuart et Deliveroo, qui ne sont pas payés lorsqu'ils arrêtent le travail pour se prendre quelques jours de « vacances », on retrouve la CGT, Union-Indépendants et SUD, qui ont bien tenté de négocier avec les plateformes à diverses reprises, mais visiblement sans succès.
Les livreurs, qui avec les syndicats dénoncent ce qu'ils appellent un « esclavage moderne », profitent de ce week-end pour attirer la lumière sur leur situation, eux qui peuvent être radiés de l'application encore trop facilement (refus de commande, faible activité). En attendant, Uber Eats dit avoir fait un effort, en augmentant le revenu horaire minimal de 11,75 euros à 14 euros. Mais tout cela n'est, à ce stade, que provisoire.