Sous assistance respiratoire depuis bien trop longtemps, l'E3 a aujourd'hui officiellement été débranché par ses organisateurs.
L'Entertainment Software Association (ESA) s'est en effet fendue d'un communiqué indiquant que l'E3 appartient désormais définitivement au passé, après plus de vingt ans de bons et loyaux services. Une situation que l'on avait vue venir depuis un moment, compte tenu de sa santé déclinante depuis ces dernières années.
L'E3 est mort, longue vie à l'E3
Cela pendait malheureusement au nez de l'E3 (ou Electronic Entertainment Expo pour les intimes), l'autrefois grand-messe du jeu vidéo de l'été organisée à Los Angeles. Inauguré en 1995, l'événement s'est rapidement hissé comme un rendez-vous incontournable de l'industrie vidéoludique. Les éditeurs et studios y venaient présenter leurs projets de demain devant les journalistes et (souvent) une foule de fans en délire, capables par la suite de les essayer en avant-première.
Le temps passant et les technologies de communication évoluant, l'E3 commençait même avant la pandémie de coronavirus à montrer des signes de vieillesse. La crise mondiale qui s'en est suivie n'a fait qu'accélérer les symptômes pour achever le pauvre événement malade.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de revenir dans un format numérique qui n'était absolument pas celui auquel il était habitué, en 2021. Ce fut la dernière fois que nous pouvions assister depuis chez nous à l'E3, les éditions suivantes ayant été annulées. Il n'y a maintenant plus aucun espoir ni aucun doute quant à son retour, puisque l'ESA en a officiellement annoncé la pure et simple fermeture définitive.
Les partenaires ne répondent plus
Les raisons invoquées pour justifier cette décision ne sont pas surprenantes non plus : de plus en plus de partenaires tels que PlayStation, Nintendo ou de grands éditeurs se sont peu à peu désintéressés de l'événement pour préférer organiser des directs de leur cru. Cela a forcément refroidi d'éventuels investisseurs, venant ainsi assécher les sources de revenus de l'E3.
L'arrivée de concurrents est également à blâmer selon l'ESA, avec en tête de liste le Summer Game Fest, organisé par Geoff Keighley. Plus en phase avec la modernisation des médias, cet événement offre un moyen pour les éditeurs et studios d'avoir une tribune privilégiée pour faire leurs grandes annonces, sans forcément avoir à faire le déplacement en personne à Los Angeles.
Maintenant que l'E3 a officiellement été rayé de la carte, voilà que Geoff Keighley dispose d'un autre créneau phare pour ses propres événements qu'est l'été. Entre cela et les Game Awards, l'homme se place ainsi de facto comme l'une des personnalités les plus influentes s'agissant de présenter au monde le futur de l'industrie vidéoludique… pour le meilleur comme pour le pire ?
Source : The Washington Post