Une caméra espion crochet © sakalaka / Clubic
Une caméra espion crochet © sakalaka / Clubic

De petites caméras espions dissimulées dans des crochets à vêtements créent la polémique sur Amazon, qui fait face à une action en justice pour la mise en vente de ces produits.

Le géant Amazon se retrouve au centre d'une controverse juridique, alors que des caméras espions dissimulées dans des supports de serviette sont en vente sur sa plateforme, un peu partout dans le monde, et notamment en France. Un juge américain a d'ailleurs récemment décidé que le e-commerçant allait devoir répondre de la présence de tels produits sur son site devant la justice. Une jeune femme, mineure, prétend en effet avoir été filmée dans sa salle de bain à l'aide de l'un de ces dispositifs.

La plaignante poursuit Amazon pour la mise en vente de ces caméras très intrusives

Après les caméras cachées dans les Airbnb, voici les caméras espions déguisées en patères et porte-manteaux muraux. Malgré des poursuites judiciaires aux États-Unis, Amazon continue de vendre des caméras de ce genre intégrées à des crochets à vêtements. L'une d'elle a servi à espionner une étudiante brésilienne installée en Virginie, outre-Atlantique.

La victime poursuit aujourd'hui le fabricant Amazon. Elle accuse l'entreprise de la mise en vente de caméras permettant d'enregistrer aussi bien le son et la vidéo sans consentement. Une action en justice dont la poursuite a bien été autorisée par un juge américain.

La caméra espion, qui s'active à l'aide d'un capteur de mouvement, aurait été utilisée par l'hôte de l'étudiante, un certain Darrel Wells. Il aurait enregistré secrètement la victime, alléguant des intentions criminelles. La plainte vise aussi les fabricants, accusés d'avoir créé un dispositif permettant une surveillance discrète.

La caméra espionne controversée est disponible en France

Nous le disions, l'entreprise Amazon est aussi citée dans le procès, pour avoir facilité la vente du produit, commercialisé comme passant inaperçu. La plateforme est accusée de contribuer à la violation de la vie privée en mettant en vente une caméra destinée à espionner, sans éveiller les soupçons. Certaines de ces caméras sont d'ailleurs disponibles sur le site français du e-commerçant. La victime présumée espère des dommages-intérêts, dont le montant n'a pas été précisé.

L'une des caméras espions déguisées en crochet à vêtements, accessible sur la marketplace française © Capture d'écran Clubic
L'une des caméras espions déguisées en crochet à vêtements, accessible sur la marketplace française © Capture d'écran Clubic

Ce qui est certain, c'est qu'Amazon ne manque pas d'antécédents en la matière. Plutôt tôt cette année, un ancien employé de sa filiale Ring a été accusé d'avoir espionné des clientes, en 2017, grâce à des caméras installées dans les chambres et salles de bain. Le régulateur américain avait déclaré que Ring accordait un accès illimité aux données vidéo des clients.

À contrecœur, car la maison-mère niait les accusations, Amazon avait accepté de payer près de 6 millions de dollars pour régler cette affaire, et 25 millions de dollars supplémentaires pour mettre fin aux accusations sur Alexa et la violation du droit à la vie privée des enfants.

Source : BBC