Les anti Airbnb usent de tous les stratagèmes pour mettre à mal la plateforme à Marseille, quitte à flirter avec les limites de la loi, en se muant en cambrioleurs.
On peut le dire, à Marseille, on ne fait pas les choses à moitié pour montrer son indignation envers la place trop importante prise par les Airbnb. Après le commando de Phocéens qui taguaient les immeubles et volaient des clés, voici les Marseillais cambrioleurs militants. Cafetières, vaisselle, sèche-cheveux et autres... Les anti Airbnb revendiquent leurs méfaits et leur ambition : mettre fin au phénomène dans leur ville.
Un groupe de Marseillais revendique un « coup de filet Airbnb »
Ils assument fièrement leur identité. « Ils », ce sont les membres de la brigade « Ami & Co », un nom qui n'a pas été choisi au hasard et qui mérite un peu de contexte. À Marseille, l'adjoint au maire en charge du logement se nomme Patrick Amico. Bon, c'était facile. Mais figurez-vous que le monsieur n'est pas un grand ami des anti Airbnb.
S'il reconnaît un problème d'hyperconcentration des logements de type Airbnb dans des quartiers marseillais comme celui du Panier, il considère qu'un total de 12 000 logements présents sur les plateformes de location de courte durée pour la seule citée phocéenne, ce n'est pas si énorme pour une ville dont la superficie est plus de deux fois plus grande que celle de Paris.
Maintenant, essayons de comprendre les « Ami & Co ». Auprès de La Provence, le collectif se satisfait d'avoir réussi un « coup de filet Airbnb ». Les auteurs de l'e-mail envoyé à la rédaction indiquent avoir commis des « perquisitions » dans de nombreux logements touristiques meublés. Comprenez qu'ils ont en fait privé ces logements de nombreux biens, selon leurs dires.
Ce ne serait que le début des actions visant à éradiquer Airbnb de la cité phocéenne
Photos légendées à l'appui, les « Ami & Co » affirment avoir retiré des lampes, des sèche-cheveux, de la vaisselle, des fours, des pommeaux de douche, des ustensiles de cuisine et des tableaux sans âme des logements. Ajoutez à cela 6 kg de cafetières, 5 kg de cadenas et 8 kg de couettes et oreillers, et même des guirlandes de Noël ! Pas la recette d'un nouveau plat à la mode, mais un joli butin tout de même.
Mais alors, comment justifient-ils cette imposante et lourde (au propre, comme au figuré) tâche ? « Achats d’appartements à la pelle, rénovations en carton, locations à des prix exorbitants, recommandations pour les nouvelles adresses branchées… et l’affaire est dans le sac », indique le collectif, qui peste contre les multi-propriétaires qui contribuent au remplacement des vrais habitants par des touristes. Et selon eux, leurs appartements sont facilement reconnaissables : quelques meubles suédois Ikea, un cadenas, et une décoration déjà vue et revue. Les affaires dérobées sont ensuite distribuées à des habitants de la ville.
Et ce n'est visiblement qu'un début, selon les membres du collectif. « Ces perquisitions ne sont que le début d’un projet plus large, qui vise à l’éradication des Airbnb et de la présence de leurs multi-propriétaires dans la cité phocéenne », déclare le groupe. La plateforme Airbnb, elle, déclare n'avoir reçu aucune plainte de ce type venant de ces hôtes. Il y a-t-il un menteur ? Ne veut-on pas ébruiter plus que cela l'affaire ? Les Ami & Co vont-ils vraiment passer à la vitesse supérieure ? À Marseille, le retour de Plus belle la vie, encore plus belle ne surprendra pas les vrais Marseillais qui, eux, n'auront rien à envier aux histoires narrées dans le programme.
Source : La Provence