Des compétences spécialisées sont nécessaires pour optimiser les systèmes d'IA © Poca Wander Stock / Shutterstock
Des compétences spécialisées sont nécessaires pour optimiser les systèmes d'IA © Poca Wander Stock / Shutterstock

Tout au long de la période d'expansion de l'IA (des années 2010 à aujourd'hui), un métier est devenu progressivement de plus en plus précieux : ingénieur en prompt.

Le prompt est à l'IA ce qu'est le souhait au génie de la lampe. Sans prompt, aucun système d'IA ne fonctionnerait comme il se doit. L'expansion des modèles d'IA génératives et notamment ChatGPT (OpenAI) a donné naissances à de nouvelles professions et en a remodelé d'autres. Concepteur de chatbots, éthicien en IA, analyste de données de conversation ou responsable de la sécurité de l'IA, celles-ci sont plutôt nombreuses. Parmi ces dernières se trouve le métier d'ingénieur prompt (prompt engineer), qui a particulièrement la cote.

Autrefois, le data scientist était considéré comme le « métier le plus sexy du 21ème siècle » selon un article de Thomas Davenport (spécialiste dans l'analyse et l'innovation dans les processus d'affaires) dans Harvard Business Review. Il semble aujourd'hui que les ingénieurs prompts volent progressivement la vedette aux data scientist.

Définition et importance de l'ingénieur prompt

La définition la plus simple pour déterminer le rôle d'un ingénieur prompt serait celle-ci : spécialiste qui affine et optimise les interactions entre humains et systèmes d'IA génératives. David Gerwitz de ZDNET explique : « Pour exceller en tant qu'ingénieur prompt en IA, il ne suffit pas de savoir poser des questions incisives. Cette profession exige une fusion harmonieuse de compétences en intelligence artificielle, en programmation, en linguistique, en résolution de problèmes et même en art ».

Les salaires de ces professionnels, en tout cas aux USA, s'envolent. De 175 000 à 300 000 dollars annuels. En France, il faudra compter environ la moitié de ce salaire pour le même travail, selon l'entreprise et les projets. Alors est-ce le job rêvé ? La réalité est plus complexe que cela. Greg Beltzer (RBC Wealth Management) décrit que le recrutement dans ce domaine est plutôt ardu du côté employeur.

Un métier qui peut rapporter gros © 1st footage / Shutterstock
Un métier qui peut rapporter gros © 1st footage / Shutterstock

Défis du recrutement et perspectives d'évolution

Non sans humour, Beltzer mentionne que « la plupart des gens qui recrutent ne recrutent pas réellement, ils dérobent ». Autrement dit, les professionnels talentueux sont très rares, alors que la demande explose. Le métier se situe à l'intersection de plusieurs domaines techniques plutôt pointus : IA (forcément), programmation, traitement du langage naturel, voire même psychologie humaine. « Trouver quelqu'un doté d'une expérience significative dans ce domaine est extrêmement ardu. Il est rare de dénicher des professionnels avec plus de cinq ans d'expérience. Au mieux, on peut espérer trouver des individus avec deux ou trois ans d'expérience, mais même cela s'avère être un défi  » regrette Beltzer.

Cette complexité se traduit par une certaine urgence à créer des outils et des formations spécialisées pour l'ingénierie en prompt pour l'IA. Beltzer questionne même la nature profonde de cet ensemble de compétences : « Il y a un besoin crucial de former rapidement les personnes à l'ingénierie prompt. Se pose alors la question : est-ce une science ou un art ? Allons-nous développer davantage d'outils pour cela ? ».

L'ingénieur en prompt est l'exemple même de la profession devenue essentielle en moins d'une décennie. Un phénomène qui s'accompagne nécessairement de difficultés à lui définir un réel cadre et qui se traduit sur le terrain par les difficultés précédemment citées. Pour autant, les rares personnes qui maîtrisent déjà cette combinaison unique de compétences se voient garantir un avenir professionnel plutôt radieux.

Source : ZDNet.com