La Poste Mobile, bientôt plus sous le giron du groupe postal public ? © La Poste Mobile / Facebook
La Poste Mobile, bientôt plus sous le giron du groupe postal public ? © La Poste Mobile / Facebook

C’est un petit séisme dans le monde des opérateurs mobiles. Le groupe public La Poste cherche à revendre ses parts de l’opérateur portant son nom : La Poste Mobile.

Le cinquième opérateur télécom français pourrait bientôt changer de main. D’après des informations obtenues par le média Les Échos, La Poste envisagerait de revendre tout ou une partie de ses parts dans La Poste Mobile. L’opérateur virtuel (MVNO), qui loue le réseau de SFR et profite de l’image de marque (et de la distribution) de la société aux capitaux publics, aiguise déjà les intérêts de plusieurs groupes.

Un opérateur local et rentable

Le groupe public, qui a su convaincre aujourd’hui près de 2,3 millions de clients avec ses offres à bas coût, possède 51 % des parts du MVNO et voudrait désormais se séparer de cet actif mobile afin de faire rentrer un peu de liquidités dans les caisses. Après 11 ans d’existence, l’opérateur est enfin devenu rentable en 2022 avec un profit de 2,38 millions d’euros.

Ce changement devrait se faire sans complètement casser les habitudes de celles et ceux qui ont souscrit un contrat La Poste Mobile puisque Les Échos confirme que l’opérateur « gardera son identité et continuera d’être distribué dans les quelque 7000 bureaux de poste ». En somme, il s’agit surtout d’une opération comptable qui n’aura pas de conséquences immédiates pour la clientèle.

Une opération comptable certes, mais d’une ampleur rare. De par sa position très enviable sur le marché des opérateurs virtuels, La Poste Mobile représenterait un bel atout pour les géants du secteur que sont Orange, Free, SFR ou Bouygues. Et si les deux premiers semblent peu intéressés, préférant investir dans l’infrastructure et à l’international, les deux autres lorgnent l’entreprise de près nous apprend Les Échos.

Un actif séduisant pour les opérateurs historiques

SFR a la priorité sur cette opération, puisque le groupe détient les 49 autres pour cent de La Poste Mobile. En passant les 2 millions et quelques d’abonnés sous son giron, le groupe, actuellement en difficulté, pourrait afficher de beaux chiffres de croissance à un moment où il en a désespérément besoin. Bouygues, de son côté, a un appétit dévorant pour les opérateurs virtuels et a déjà racheté un paquet de marques en 2021 pour doubler Free et devenir le 3e plus gros opérateur hexagonal.

La Poste Mobile est un des derniers gros MVNO français après une vague de consolidation ces dernières années. Avec le lancement d’offres low cost, les opérateurs « historiques » ont peu à peu réduit l’intérêt des opérateurs virtuels, qui n’ont pas toujours une superbe image de marque. La Poste Mobile, de par son maillage imbattable sur le territoire et ses tarifs très abordables a tout de même réussi à surnager, envisageant même, un temps, un avenir radieux sur le marché des télécoms. Les temps semblent avoir changé.

Source : Les Échos