La Commission européenne devrait s'opposer à l'acquisition d'iRobot, firme commercialisant les aspirateurs robots Roomba dont nous avons testé le dernier modèle, par Amazon. Énorme coup dur pour le géant américain, qui se retrouve de plus en plus sous le regard attentif des autorités de la concurrence.
Dévoilée en août 2022, l'opération s'élève à 1,7 milliard de dollars. Elle permet notamment à la plateforme de commerce électronique de poursuivre son insertion dans le marché des appareils connectés, déjà bien amorcée avec le rachat de Ring notamment. Compte tenu du pouvoir de marché d'Amazon, la Commission européenne a lancé une enquête approfondie sur l'acquisition. Ses conclusions en novembre, publiées en novembre, étaient déjà en défaveur de la société.
Le rachat menace la concurrence, estime l'UE
Selon l'autorité de la concurrence, Amazon a la capacité d'exclure ou de réduire la visibilité des rivaux d'iRobot en les empêchant de vendre leurs produits sur sa place de marché, ou en limitant leur accès à cette dernière. L'entreprise avait jusqu'à la semaine dernière pour apporter des mesures correctives et atténuer les préoccupations du régulateur, mais ne s'est pas exécutée.
Des responsables de la Commission européenne ont rencontré, ce jeudi 18 janvier, des représentants d'Amazon pour discuter de l'opération. Au cours de la réunion, l'entreprise a été informée qu'elle serait probablement rejetée, rapporte le Wall Street Journal.
La Commission a jusqu'au 14 février pour rendre sa décision finale, celle-ci devant être approuvée par ses 27 principaux dirigeants politiques. Il est peu probable que ces derniers aillent à l'encontre de la recommandation de Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence s'étant montrée critique vis-à-vis de l'opération. Les actions d'iRobot ont chuté de 40 % suite à la publication de la nouvelle.
L'antitrust britannique avait dit oui
Pourtant, la Competition and Markets Authority (CMA), autorité antitrust britannique souvent intransigeante, a donné son feu vert au rachat dès le mois de juin 2023. La Federal Trade Commission (FTC), agence fédérale américaine, a quant à elle lancé une enquête sur celui-ci, sans avoir rendu son verdict pour le moment.
L'étau réglementaire se resserre autour d'Amazon. Aux États-Unis, le géant de l'e-commerce a été inculpé par la FTC en septembre dernier. Il est accusé de maintenir son monopole grâce à des pratiques illégales et anticoncurrentielles.
Sources : BBC, The Wall Street Journal