Un lot de satellites Starlink. © SpaceX
Un lot de satellites Starlink. © SpaceX

Envoyées en orbite entre 2019 et 2020, ces unités de première génération de Starlink ne sont pas en panne et fonctionnent bien. SpaceX a identifié un défaut potentiel et va les envoyer se désintégrer dans l'atmosphère dans les six mois. L'entreprise, souvent décriée, en profite pour rappeler ses engagements.

C'est un geste qui profitera à tous les opérateurs de satellite en orbite basse. Ce 13 février, SpaceX a émis un communiqué expliquant que 100 satellites Starlink allaient être progressivement désorbités sur une durée de six mois, et ce, alors qu'ils sont actifs au sein de la constellation de connectivité. Ces satellites sont manœuvrables et toujours efficaces, mais les équipes de SpaceX ont identifié une faille potentielle, qui pourrait mener à l'avenir à des pannes importantes. L'opérateur a donc décidé de les retirer de manière préventive, à la fois pour s'éviter une potentielle catastrophe (la gestion du maillage et des évitements de collisions n'a vraiment pas besoin d'avoir 100 très gros débris de plus à gérer), mais aussi pour que ces unités restent moins longtemps sous leur responsabilité.

Un comportement responsable ?

SpaceX mentionne actuellement 17 satellites qui dérivent en orbite, car ils sont en panne, et l'entreprise prend apparemment la sécurité très au sérieux, en suivant leur position et publiant très régulièrement leur éphéméride pour qu'ils ne causent pas de problème. S'il tombe en panne à 550 km d'altitude, un satellite Starlink met en théorie entre 3 et 5 ans à se désintégrer dans l'atmosphère s'il n'est pas manœuvrant.

La firme californienne met d'ailleurs en œuvre toute une série de mesures pour préserver à la fois ses satellites et les autres, nécessaire lorsqu'on dispose de 5438 satellites actifs au sein d'un maillage à différentes couches ! En plus de mesures très connues comme les dispositifs anti-réflexion pour éviter les « streaks », ces traits sur les poses d'astrophotographie, (avec une efficacité toujours limitée), SpaceX diffuse les positions et les mouvements de ses satellites et travaille avec une entreprise spécialisée dans l'observation du trafic et des débris en orbite (Leolabs) pour faire manœuvrer ses satellites.

100 en retraite, quelques milliers en attente

Cette retraite anticipée d'une centaine de satellites n'aura pas d'effet sur la connectivité des clients. S'agissant d'unités de la première génération, ces derniers n'étaient pas équipés de liens laser intersatellites ni de transpondeurs aussi perfectionnés que ceux que SpaceX déploie actuellement. L'entreprise précise qu'elle est capable d'assembler jusqu'à 50 Starlink « V2 Mini » par semaine et 200 par mois.

Cette image est finalement... un montage ! Alors que ce ne sont pas les photos de Starlink qui manquent... © SpaceX
Cette image est finalement... un montage ! Alors que ce ne sont pas les photos de Starlink qui manquent... © SpaceX

À noter que la publication de ce communiqué a fait beaucoup parler d'elle sur les réseaux sociaux et dans la communauté spatiale... Non pas pour ces 100 satellites, mais pour la photographie qui accompagnait la déclaration sur X.com. En effet, n'en déplaise aux complotistes qui voient des photos trafiquées partout, il est en réalité très rare de voir des montages photographiques dans la communication spatiale en 2024.

C'est pourtant la technique qu'a utilisée SpaceX, superposant une photo d'un lot Starlink avant sa mise sous coiffe et une image HD photographiée depuis l'ISS par un astronaute dans la Cupola. Les internautes spécialisés dans l'image (et Dave McLean en particulier) n'ont pas mis longtemps pour retrouver les clichés originels.

Source : Space News