Un projet de loi bipartisan veut obliger ByteDance, la maison mère de TikTok, à se séparer de son application phare. Dans le cas contraire, celle-ci sera tout bonnement interdite aux États-Unis.
La plateforme est au cœur des tensions sino-américaines grandissantes depuis plusieurs années. Dès 2020, l'administration Trump réfléchissait à un moyen de la faire interdire dans la première puissance mondiale. TikTok est bannie sur les appareils gouvernementaux depuis la fin 2022, tandis qu'un projet de loi présenté début 2023 a tenté de faire interdire, en vain, l'application à l'échelle nationale.
Les autorités américaines s'inquiètent de la relation de ByteDance avec le Parti communiste chinois. Elles estiment que les données des utilisateurs américains de TikTok peuvent être exploitées à des fins d'espionnage, et la plateforme utilisée pour mener des campagnes de propagande. Des allégations que la plateforme a toujours niées.
ByteDance aurait six mois pour vendre TikTok
Ce nouveau texte a été présenté par des députés démocrates et républicains, démontrant la connivence des deux partis à ce sujet même en période électorale. Il donne six mois à ByteDance pour se séparer de TikTok. Si le géant chinois n'obéit pas, l'application ne serait plus proposée dans l'App Store et le Google Play Store dans le pays. De même, les navigateurs ne pourront plus héberger sa version desktop.
« TikTok est un logiciel malveillant communiste chinois qui empoisonne l'esprit de notre prochaine génération et donne au Parti communiste un accès illimité à des tonnes de données américaines », déclare Elise Stefanik, présidente de la conférence républicaine de la Chambre des représentants, dans un communiqué de presse.
Le réseau social s'est empressé de réagir à la nouvelle, jugeant le texte anticonstitutionnel. « Ce projet de loi est une interdiction pure et simple de TikTok, même si les auteurs tentent de le dissimuler. Cette législation bafouera les droits du premier amendement de 170 millions d'Américains et privera 5 millions de petites entreprises d'une plateforme sur laquelle elles comptent pour se développer et créer des emplois », a rétorqué l'un de ses porte-parole.
La Maison-Blanche approuve
L'entreprise essaye pourtant de montrer patte blanche depuis plusieurs années. Elle a même annoncé un plan à 1,5 milliard de dollars visant à stocker les données des Américains localement, tout en permettant aux autorités d'accéder à son code.
La Maison-Blanche a salué la législation, estimant qu'il s'agissait d'une étape « importante » contre la menace que représentent les services technologiques issus de pays considérés comme hostiles. Elle sera examinée lors d'une audition de la commission de l'Énergie et du Commerce ce jeudi 7 mars en vue d'un potentiel vote.
- Interactions faciles
- Réseau social engageant
- Très divertissant
Sources : Engadget, The Select Committe on the CCP