Encore un coup des gourous de l'électrique ? Eh bien, il paraîtrait que non ! C'est le cabinet Gartner, spécialisé dans le conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, qui vient de publier un rapport assez édifiant sur ce sujet.
Publié le 7 mars, ce rapport de Gartner a établi une prédiction : d'ici trois ans, les voitures électriques pourraient renverser la vapeur en devant moins onéreuses à produire que leurs homologues thermiques. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour les acheteurs, tant les prix de ces véhicules sont encore élevés pour la majorité des bourses. Nous vous parlions à la rentrée de la baisse du prix des batteries et son impact positif sur le coût de production. Le rapport en question met plutôt en lumière les changements dans les processus de production dans leur globalité.
L'optimisation des coûts de production
Ce changement de paradigme s'expliquerait en raison d'une refonte « en profondeur » des process de production mis en place par les constructeurs. Bon nombre d'avancées technologiques favoriseraient de ce fait une réduction assez drastique des coûts de fabrication. Ceux-ci descendraient même plus vite que ceux de la production de batteries.
Pedro Pacheco, vice-président de la recherche chez Gartner explique : « Ils [les constructeurs de VE] ont introduit des innovations qui réduisent les coûts de production, comme l'architecture centralisée des véhicules ou l'introduction de gigacastings, qui diminuent le coût de fabrication et le temps d'assemblage. Les constructeurs automobiles traditionnels ont dû adopter ces innovations pour rester compétitifs ». Le gigacasting fait référence à une technique innovante de l'industrie automobile qui consiste à couler de grandes parties du véhicule en un seul bloc, ce qui réduit le nombre de composants et fait baisser les coûts.
Il souligne également que cette évolution se produit « beaucoup plus vite que prévu », ce qui pourrait, en théorie, faire baisser le coût à l'achat d'un VE et démocratiser leur usage.
Une transition imparfaite
Toutefois, le rapport met également en garde contre un élément très important : la hausse potentielle des coûts de réparations. « Les coûts de réparation des VE après un gros accident pourraient augmenter de 30 %, risquant de transformer plus de véhicules accidentés en épaves si les réparer coûte plus cher que leur valeur. Cela pourrait aussi faire grimper les primes d'assurance ou pousser les assureurs à éviter certains modèles ». peut-on lire sur le rapport.
Un autre effet périphérique négatif de cette transition concerne directement le secteur, et non le consommateur. La concurrence au sein de l'industrie sera de plus en plus féroce et Gartner prévoit que « d'ici 2027, 15 % des entreprises de VE créées au cours de la dernière décennie seront rachetées ou feront faillite ». Pour Pacheco, c'est une mutation et non un déclin : « Cela ne signifie pas que le secteur des véhicules électriques s'effondre. Il entre simplement dans une nouvelle phase où les entreprises offrant les meilleurs produits et services prendront le dessus sur les autres ». Ce sera donc la loi du plus fort qui règnera, rien de nouveau sous le soleil !
Le cabinet Gartner est tout de même assez réputé pour avoir fourni dans le passé des rapports exprimant des tendances assez réalistes et proches des réalités de terrain. L'évolution des environnements de travail numérique avant même la pandémie de COVID-19, l'adoption massive de l'IA dans les entreprises ou encore la montée du cloud computing. Reste à voir si les données de ce rapport se concrétiseront un jour. Si c'est le cas, l'industrie automobile amorcera un nouveau cycle de son histoire.
Sources : Automobile Propre, Gartner