L’opérateur au carré rouge affiche une santé économique en accord avec son logo. Lors de la présentation de ses résultats pour l’année 2023, SFR a confirmé la déliquescence de sa situation financière.
La nouvelle n’étonnera pas les observateurs et observatrices du monde des télécoms, mais elle est tout de même symptomatique de la descente aux enfers que traverse SFR en ce moment. L’opérateur, un temps joyau du groupe Altice, continue de perdre des abonnés en masse ces derniers mois.
La fuite des clients continue
Dans un communiqué de presse diffusé à l’occasion de l’annonce des résultats trimestriels de l’entreprise, SFR indique compter 20,4 millions de clients mobiles au 31 décembre 2023, soit 230 000 de moins qu’au trimestre dernier. Sur un an, le chiffre fait encore plus mal avec 315 000 clients en moins par rapport à la même époque l’année dernière.
Les choses ne vont guère mieux sur le fixe puisque l’opérateur accuse une perte nette de 73 000 clients au quatrième trimestre 2023 et de 158 000 clients en tout depuis le début de l’année dernière. En cumulant les chiffres des abonnés mobiles et fixes, SFR a donc perdu près d’un demi-million d’abonnés en un an. Pas de quoi éponger la dette qui s’élève désormais à 24,3 milliards d’euros.
Les choses ne devraient d’ailleurs pas aller en s’arrangeant pour le groupe de Patrick Drahi. Après une baisse du chiffre d’affaires de 1,3 % en 2023, l’opérateur prévoit une baisse de 5 % environ de son résultat brut d’exploitation en 2024. La faute a une récente augmentation des prix qui n’a clairement pas réussi à convaincre un public particulièrement préoccupé par les questions de pouvoir d’achat.
Altice est au plus mal
Après avoir annoncé des offres à prix cassés trimestre après trimestre pour espérer fidéliser une clientèle, l’opérateur a tenté d’augmenter la facture pour faire gonfler le revenu moyen par abonnés. Une opération qui n’a pas rencontré le succès escompté, les clients préférant partir chez la concurrence pour profiter d’offres plus intéressantes.
Au-delà de ce marasme économique, le groupe Altice est aussi empêtré dans une affaire de corruption en France et au Portugal avec, au centre de tout ça, Armando Pereira, co-fondateur du groupe et ex-bras-droit de Patrick Drahi. Pour faire face au mur de dette qui menace l’entreprise, l’homme d’affaires a déjà acté la vente de sa filiale Media (BFM et RMC) au groupe CMA-CGM et envisage également de se séparer de XpFibre, qui détient le réseau de fibre optique de l’opérateur.
Source : La Tribune