Le groupe de Patrick Drahi souhaiterait récupérer de l'argent frais pour réduire son endettement, estimé à 23,8 milliards d’euros.
Altice est confronté au poids démesuré de ses emprunts, et la situation économique actuelle n'est pas pour rassurer les marchés et les investisseurs.
Une dette colossale qui pèse sur les épaules de SFR
Joyau du groupe fondé et présidé par Patrick Drahi, l'opérateur SFR traverse une phase de turbulences. La société au carré rouge, qui a récemment fait parler d'elle pour son soutien aux Restos du Cœur, a en effet vu son nombre d'abonnés chuter, avec 235 000 clients perdus dans la nature.
En plus de ces contre-performances, là où les autres opérateurs mobiles et fixes continuent de recruter de nouveaux abonnés, la société doit supporter une dette de 23,8 milliards d'euros. Pour racheter SFR en 2014, Altice a dû lourdement emprunter auprès des banques, et doit faire aujourd'hui entrer beaucoup d'argent dans ses caisses afin de supporter les différentes échéances qui s'annoncent. La hausse récente des taux d'intérêt n'arrange pas plus les affaires d'Altice. Selon Le Monde, la charge de la dette augmentera de 80 millions d'euros pour la seule année 2023.
Le désendettement du groupe devient donc une nécessité, et Patrick Drahi a annoncé lors d'une rencontre avec les investisseurs que sa société allait mettre en vente une partie de l'opérateur mobile.
Vers une concentration du marché des télécoms en France ?
Il n'est pas question pour l'homme de vendre SFR dans sa totalité, mais un bloc, dont la taille n'a pas été précisée. Patrick Drahi semble plutôt confiant et estime que les investisseurs pourraient rapidement y trouver de l'intérêt. « SFR est perçu comme la tour Eiffel (marque, réseaux, organisation, qualité…) et nous aurons beaucoup d’options », a-t-il d'ailleurs confié lors de cette réunion.
Des fonds d'investissement, qui connaissent bien Altice et Patrick Drahi, pourraient s'intéresser au dossier. Le secteur des télécoms est connu pour être une activité qui génère beaucoup d'argent. On pourrait penser que les autres opérateurs français (Orange, Bouygues Telecom et Free) iraient aussi jeter un œil au dossier, mais rien n'est moins sûr. Malgré plusieurs tentatives pour passer de quatre à trois opérateurs, l'opération n'a jamais pu se concrétiser, et les autorités de régulation européennes craignent une augmentation des prix si tel était le cas.
La banque d'affaires Lazard et BNP Paribas sont actuellement missionnées par Altice pour sonder d'éventuels investisseurs, et il faudra encore attendre plusieurs semaines pour en apprendre plus sur le montant récupéré par le groupe à l'issue de cette vente.
Source : Le Monde