La panne du 3 avril 2024 de Parcoursup a exacerbé les angoisses des lycéens, déjà bien tendus © Pixavril / Shutterstock
La panne du 3 avril 2024 de Parcoursup a exacerbé les angoisses des lycéens, déjà bien tendus © Pixavril / Shutterstock

Une panne technique sur Parcoursup à quelques minutes de sa fermeture a provoqué une vague de stress chez les lycéens.

Déjà bien connu pour être une grande source d'angoisse des lycéens et de leurs familles, Parcoursup, dont la vulnérabilité du code source inquiète, a déclenché un vent de panique ce mercredi 3 avril dans le soirée. En effet, à quelques minutes de la fermeture de la formulation des vœux, une panne a semé le chaos, empêchant de nombreux élèves de finaliser leurs dossiers.

Face à cette urgence, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé un report de l'échéance à ce jeudi 4 avril à 22 heures. Cette mesure exceptionnelle intervient après la détection d'un dysfonctionnement des serveurs, limitant l'accès à la plateforme.

Les étudiants, déjà sous pression, se sont retrouvés confrontés à une situation encore plus stressante, exacerbée par l'incertitude et la peur de ne pas pouvoir valider leurs choix d'orientation.

Report de la date limite de validation des vœux après une soirée de stress

Le ministère a réagi très rapidement pour limiter les dégâts de cette panne inattendue. En reportant le délai de validation à ce jeudi soir 4 avril, il offre un répit aux lycéens pris au dépourvu. Si cette rallonge réjouit certains d'entre eux, d'autres sont toujours angoissés.

Les messages d'erreur sur Parcoursup ont commencé à apparaître sur la page du site dès 21 h, avec « la date de fin de confirmation des vœux est dépassée », « le site est actuellement saturé », ou encore « page introuvable » qui s'affichaient. De nombreux internautes ont vivement réagi sur la Toile, notamment sur X.com, avec plus ou moins de dérision.

Les journalistes du Parisien ont recueilli les récits de Nahil et Charlotte, deux lycéens affectés par la panne. Ils illustrent parfaitement la détresse ressentie par des milliers d'étudiants. « J'étais connecté sur la plateforme depuis 19 heures et je me suis fait déconnecter aux alentours de 22 heures, […] mais je n'ai pas eu le temps de finaliser celui pour Sciences Po Paris, l’un des plus importants », confie Nahil.

Charlotte, quant à elle, n'a eu de cesse de forcer les connexions pour valider ses vœux. « À partir de 20 heures, j'ai essayé de me connecter, mais je n'y arrivais pas. J'ai tout essayé : sur mon téléphone, mon ordinateur… rien ne fonctionnait. J'étais inquiète pour moi, mais aussi pour mes amis qui n'avaient pas eu le temps de tout finaliser. Je suis rassurée maintenant, mais ça a été un énorme coup de stress », raconte-t-elle.

Une rallonge a été accordée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche jusqu'au jeudi 4 avril 2024, 22 h © Maurice NORBERT / Shutterstock

Parcoursup à nouveau accessible, mais l'origine de la panne reste inconnue et suscite des inquiétudes

La panne semble donc avoir été réparée, comme l'atteste la publication de Parcoursup dans la nuit.

L'origine de la panne reste incertaine, mais la possibilité d'une cyberattaque n'est pas écartée. Les récents événements, notamment les attaques revendiquées par Anonymous Sudan contre des ministères français, soulèvent des inquiétudes quant à la sécurité des infrastructures numériques nationales. Dans ce contexte, la vigilance est de mise, surtout avec les Jeux olympiques et les élections européennes à l'horizon, événements susceptibles d'attirer l'attention de cybercriminels.

Cette situation a mis en évidence la vulnérabilité de cette plateforme, qui fait souvent parler d'elle. De nombreux lycéens, désormais étudiants, on l'espère pour eux, ont fait les frais d'une infrastructure fragile, exposée aux bugs ou cyberattaques. On se souvient par exemple qu'en 2019, le site était victime d'un bug qui avait mis dans la panade 67 000 inscrits. Rebelote en 2023, où 84 000 candidats et candidates étaient encore sans affectations début juillet.

« Passe ton bac d'abord » reste pour l'heure l'option la plus sûre pour poursuivre ses études, avec ou sans Parcoursup. L'ANSSI s'inquiète d'ailleurs de la pénurie de talents dans les métiers de la cybersécurité. Ça vous tente ?

Source : Le Parisien