Toujours sous le coup de sanctions américaines, Huawei poursuit son bonhomme de chemin dans son pays natal et propose désormais une alternative viable aux systèmes mobiles d’Apple et Google.
Un temps roi du marché mobile, Huawei a connu une dégringolade sans précédent depuis 2018, l’année ou les États-Unis ont imposé un embargo très strict au constructeur chinois. Mais alors qu’on croyait la branche mobile du constructeur morte et enterrée, le géant des télécommunications a prouvé qu’ils pouvaient s’en sortir sans l’aide de Qualcomm, Google ou ARM… dans son pays natal tout du moins.
Huawei casse le duopole Apple/Google
Comme le détaille le média Nikkei Asia dans un article récent, le système d’exploitation alternatif du constructeur, surnommé HarmonyOS, est en train de grignoter la dominat d’Android et d’iOS en Chine. Au quatrième trimestre 2023, l’OS mobile comptait pour 16 % des parts de marché dans le pays, un chiffre pas si loin de celui d’Apple qui truste environ 20 % du parc mobile chinois avec iOS et ses iPhone.
Sur le marché mondial, HarmonyOS représente presque 4 % des parts de marché, selon l’institut Counterpoint Research. Un chiffre certes très en deçà des 74 % d’Android, mais Huawei a tout de même réussi à afficher une croissance constante depuis la sortie de son système d’exploitation mobile. De quoi donner des boutons à Microsoft et BlackBerry qui n’ont jamais réussi à casser le duopole iOS/Android sur le marché mobile. Même le géant chinois Alibaba s’était cassé les dents en essayant de concurrencer les deux géants.
Des promesses de protectionnisme
Cette belle niche que le constructeur a réussi à creuser pour HarmonyOS permet désormais d’attirer des équipes de développement sur sa plateforme. HarmonyOS, qui serait basé, comme Android, sur un noyau Linux, compterait désormais plus de 4000 applications compatibles. Un millier d’autres devraient arriver très bientôt pour atteindre le seuil critique des 5000 applications. Un chiffre qui couvrirait, selon Huawei, « 99 % des usages mobiles » et qui permettrait donc à Huawei d’entamer sereinement son divorce définitif avec Android.
Pour booster la popularité de son OS mobile, Huawei s’est allié à différentes universités chinoises pour former les développeurs et développeuses à son écosystème. Le constructeur affirme également que le développement de logiciels pour HarmonyOS pourrait créer plus de 3 millions d’emplois. De quoi séduire le gouvernement chinois avec des promesses de protectionnisme économique symétrique à celles faites par les États-Unis.
De quoi aussi creuser un fossé de plus en plus important entre l’écosystème mobile chinois et celui du reste du monde.
07 novembre 2024 à 10h10
Source : Nikkei