Google et ses services ont décidé de serrer la vis en matière de deepfakes porno © Stenko Vlad / Shutterstock
Google et ses services ont décidé de serrer la vis en matière de deepfakes porno © Stenko Vlad / Shutterstock

À partir du 30 mai 2024, les services de Google Ads, tels que Shopping Ads ou Admob n'autoriseront plus les annonceurs de contenus pornographiques basés sur les deepfakes.

Sur Google, la bamboche, c'est terminé pour les annonceurs. Il ne leur reste plus que quelques jours pour vendre leurs services pour générer des contenus à caractère pornographique à base de deepfakes à Google Ads. Passé ce délai, Google leur interdira sa vitrine ou les bannira s'ils essayent de contourner les mesures d'interdiction.

Dans le collimateur de la firme de Mountain View, non plus les annonceurs de contenus pornographiques à proprement parler, tels que Pornhub, OnlyFans ou encore Jacquie et Michel, mais les services qui permettent à des utilisateurs de créer du porno deepfake ou des images de nudité  « synthétiques », pour reprendre le terme de Michael Aciman, porte-parole de Google. Et ces annonceurs ne pourront pas dire qu'ils n'ont pas été prévenus, car Google qui l'a annoncé sur son site le 1er mai 2024.

Entre Google Ads et la pornographie, une chasse sans merci

Si Google détient le monopole en matière de recherches sur Internet, il allait de soi qu'il fallait qui bétonne sa politique de protection de ses utilisateurs contre tout contenu pouvant heurter la sensibilité de certains d'entre eux, notamment les mineurs. Ces mesures concernent également les publicités qu'il diffuse, via son outil Google Ads.

C'est ainsi qu'en décembre 2021, Google a mis à jour sa politique pour classer les violations de la politique sur les contenus sexuellement explicites comme graves. Ces violations entraînent la suspension du compte sans avertissement préalable. Si Google détecte des violations de cette politique, il suspendra le compte Google Ads de l'annonceur sans avertissement préalable et l'annonceur ne pourra plus faire de publicité avec Google. Pas de sommation.

Un peu plus tôt, en mars 2021, Google a mis à jour sa politique sur le contenu pour adultes pour restreindre les diffusions en direct à caractère sexuellement suggestif, les chats en direct à caractère sexuellement suggestif, les jeux de rôle à caractère sexuellement suggestif et les rencontres générales avec des éléments et des thèmes sexuellement suggestifs. Ces catégories de contenus sont toujours autorisées, mais seront diffusées de manière restreinte.

Enfin, nous arrivons à mai 2024, à la fin duquel Google interdira la promotion de services qui permettent de créer des contenus synthétiques sexuellement explicites ou contenant de la nudité, tels que les deepfakes pornographiques.

Une nouvelle politique pour Google qui impose quelques restrictions. Un mal pour un bien © M-Production / Shutterstock
Une nouvelle politique pour Google qui impose quelques restrictions. Un mal pour un bien © M-Production / Shutterstock

Qu'est-ce que « les publicités pour les services proposant de créer de la pornographie deepfake ou du contenu nu synthétique » que Google Ads va interdire ?

« Google s'engage à favoriser un environnement publicitaire sûr et respectueux. Conformément à cet objectif, nous mettons à jour nos politiques concernant la promotion du contenu sexuel synthétique », peut-on lire dans le communiqué du 1er mai 2024.

Nouvelle politique qui implique des interdictions, lesquelles s'appliquent à l'ensemble des produits Google Ads, y compris Shopping Ads, AdMob et Ad Manager.

Les interdictions concernent spécifiquement la promotion de services impliqués dans la création, la distribution ou le stockage de contenu synthétique à caractère sexuellement explicite ou contenant de la nudité. Cette interdiction englobe les services produisant des deepfakes ou d'autres formes d'images manipulées.

Et pour enfoncer le clou, les annonces pour des contenus fournissant des instructions sur la création de ce type de contenu sont également interdites.

Toujours dans son communiqué, Google fournit des exemples spécifiques de ce qui est désormais prohibé, notamment les sites web ou applications prétendant générer de la pornographie deepfake, les tutoriels sur la création de ce type de contenu, ainsi que les publicités qui approuvent ou comparent des services de ce genre.

Source : The Verge, Google