Alors que la situation politique en Nouvelle-Calédonie ne s’améliore guère, on apprend que le gouvernement métropolitain a envisagé un temps de carrément couper l’internet mobile sur le territoire.
L’interdiction de TikTok en Nouvelle-Calédonie était un compromis. Malgré la légalité discutée d’une telle mesure, il s’avère que la situation aurait pu être bien pire pour les Kanaks et les Caldoches. En effet, une coupure complète de l’internet mobile a été brièvement envisagée par le gouvernement métropolitain.
Couper tout l'Internet mobile
Au cours d’une audition à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a en effet avoué avoir envisagé « de baisser de 5G à 2G l’intégralité des réseaux sociaux ». Derrière la tournure quelque peu alambiquée, on devine donc l’idée qui a été envisagée un instant : couper tout l’internet mobile sur l’archipel afin de limiter les communications et donc les rassemblements potentiellement perturbateurs. Un opération qui aurait rendu le contournement de la censure via VPN très compliqué.
Puisqu’il est techniquement très compliqué, voire même impossible, de couper l’accès à la 4G (le déploiement de la 5G n’est pas entamé en Nouvelle-Calédonie) uniquement pour certains sites ou plateformes sociales, il y a fort à parier que la mesure envisagée par le gouvernement métropolitain aurait eu pour conséquence de couper l’internet mobile sur tout l’archipel. Ou alors, Gérald Darmanin évoquait, maladroitement, la possibilité de filtrer, au niveau des DNS, l’accès à tous les réseaux sociaux, et pas seulement à TikTok.
Une mesure difficilement applicable
Pour justifier cette proposition, relativement radicale, Gérald Darmanin évoque le rapport du Sénat sur les révoltes urbaines de 2023. Dans ce dernier, il n’est pourtant pas question de couper l’accès au haut et très haut débit mobile, mais simplement de « permettre aux préfets de solliciter, pour une durée limitée, la désactivation de certaines fonctionnalités des applications de réseaux sociaux. »
Comme le relève BFM TV cela dit, si faire tomber la 3G/4G en Nouvelle-Calédonie est juridiquement envisageable en raison de la présence d’un seul opérateur (public) sur le territoire, cela s’avèrerait très difficile à faire en métropole en raison de la multiplicité des opérateurs privée et du droit européen qui prime sur le droit français. Sans compter que, à Nouméa comme à Paris, limiter l’accès à l’internet mobile aurait des effets de bords importants, tant au niveau de la communication des services d’urgence que pour les particuliers qui télétravaillent par exemple.
- Interactions faciles
- Réseau social engageant
- Très divertissant
Source : BFMTV