L'Agence nationale des fréquences (ANFR) a effectué une mesure DAS d'exposition aux ondes record sur la tablette Lenovo TAB P11. Le fabricant chinois a dû déployer une mise à jour.
Pas de vacances pour l'ANFR qui, il y a quelques jours, est parvenue à obtenir une mise à jour du DAS, le débit d'absorption spécifique, d'une tablette Lenovo qui diffusait beaucoup trop d'ondes électromagnétiques, absorbées par le corps humain. Avec une mesure à 7,050 W/kg (watts par kilogramme), l'appareil a affolé les compteurs. L'Agence nationale des fréquences a poussé le fabricant à corriger au plus vite.
Une tablette Lenovo qui explose son DAS !
On peut dire qu'avec la tablette Lenovo TAB P11, le DAS était hélas en forme olympique. L'ANFR a mesuré celui de l'appareil à 7,050 W/kg. Plus précisément, on parle ici du DAS dit « membre », c'est-à-dire lorsque l'utilisateur tient la tablette en main, ou lorsqu'il met un téléphone dans une poche de pantalon, pour donner un autre exemple.
Le débit d'absorption spécifique aide à quantifier, dans des laboratoires dédiés, l'énergie transportée par les ondes électromagnétiques, ensuite absorbée par notre corps. En France, qui depuis plus d'une vingtaine d'années suit les recommandations européennes, le DAS membre est limité à 4 W/kg.
Autant donc dire que la Lenovo TAB P11, tablette très correcte au demeurant, a très largement dépassé la limite, au point, selon l'association Phonegate, d'avoir atteint « le niveau de surexposition au niveau du corps le plus élevé jamais relevé, lors d'un contrôle ».
19 juillet 2024 à 08h02
Lenovo revoit la puissance de la tablette à la baisse et se conforme à la réglementation
Si Lenovo ne commercialise plus cette édition directement, certains e-commerçants continuent de la proposer au public. L'ANFR a donc mis en demeure le constructeur chinois de mettre tous ses appareils en conformité : ceux déjà vendus, comme ceux qui attendent de l'être.
L'appel n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, puisque Lenovo a revu à la baisse la puissance des tablettes concernées déjà dans les mains d'utilisateurs. L'entreprise a déployé une mise à jour logicielle qui a fait tomber son DAS membre de 7,050 W/kg à 1,272 W/kg, cette fois très en-deçà de la valeur limite.
L'ONG Phonegate regrette néanmoins la lenteur de la procédure et l'absence du rapport de test de contrôle dans la base de données de l'ANFR, « un manque de transparence devenu quasi systématique », déplore-t-elle. Le docteur Marc Arazi avance une explication : « La réglementation actuelle ainsi que les normes censées protéger la santé des utilisateurs sont trop laxistes et ne permettent toujours pas de sanctionner les fabricants qui en toute connaissance de cause choisissent de surexposer leurs clients ».
04 novembre 2024 à 17h30
Sources : ANFR, Clubic