Un dispositif de secours en montagne, sorte de radar qui combine détecteur aérien et réflecteur portable, pourrait grandement améliorer la rapidité et la précision des opérations de sauvetage. Problème, son adoption tarde à se concrétiser.
Tracté par un hélicoptère, le système baptisé Recco SAR a tout de la technologie qui pourrait révolutionner la sécurité dans nos montagnes si belles, mais parfois tellement dangereuses. Conçu par une entreprise suédoise du même nom, l'ingénieux dispositif se compose d'un détecteur, un radar des airs, et d'un petit réflecteur, qui prend la forme d'une balise que tout randonneur peut faciliter cacher dans une poche ou un sac. S'il a déjà été adopté par certains de nos voisins européens, on espère vite son homologation du côté des Pyrénées françaises.
Un dispositif peu coûteux et peu énergivore, qui permet de couvrir 1 km² en 6 minutes
Le cœur du système Recco SAR repose sur un détecteur sophistiqué, qu'il est possible de suspendre à un hélicoptère à plusieurs dizaines de mètres du sol. Ce « radar aérien » émet un signal directionnel sur une fréquence spécifique, capable de détecter un minuscule réflecteur, dont nous parlions, porté par les randonneurs. La sensibilité du dispositif est telle qu'elle permet de localiser une personne même à 100 mètres d'altitude, avec une portée qui peut atteindre jusqu'à 80 mètres dans les airs, et 20 mètres dans la neige.
Le réflecteur, quant à lui, est un petit composant qui a l'avantage, non négligeable, de ne nécessiter ni batterie ni activation. Il est directement intégré dans des vêtements, sacs à dos ou autres équipements de montagne, et il peut d'ailleurs être acheté séparément pour une trentaine d'euros seulement. Il est seulement composé d'une antenne et d'une diode, avec une durée de vie que le fabricant dit être pratiquement illimitée. Cette simplicité d'utilisation en fait d'emblée un équipement de sécurité accessible à tous les amateurs de balades en montagne.
Le fonctionnement du système est en tout cas remarquablement efficace. Lorsque le signal du détecteur rencontre un réflecteur, il est renvoyé, indiquant ainsi la direction de la victime. Et plus le détecteur s'approche, plus le signal s'intensifie, ce qui améliore la précision de la localisation. La technologie permet de balayer une zone de 100 mètres de large à une vitesse d'environ 100 km/h, couvrant ainsi un kilomètre carré en seulement 6 minutes. L'idée, c'est ensuite d'affiner la localisation, en rapprochant l'hélicoptère du sol.
Des perspectives prometteuses mais encore quelques obstacles
Le Recco SAR a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays européens, notamment en Suisse, en Autriche, en Allemagne et en Italie. Son efficacité dans les opérations de sauvetage en cas d'avalanche a été particulièrement remarquée en Haute-Savoie. Cependant, son adoption dans les Pyrénées se heurte encore à des obstacles administratifs. L'homologation du système par les secouristes pyrénéens tarde à venir, ce qui évidemment freine son déploiement à grande échelle.
Malgré cela, le potentiel du Recco SAR est indéniable. Son utilisation peut considérablement réduire le temps de recherche des victimes, un facteur que l'on sait crucial dans les situations d'urgence en montagne. On ajoute aussi que la simplicité d'utilisation du réflecteur et son intégration possible dans divers équipements de montagne en font une solution de sécurité accessible à un large public, qu'il s'agisse de randonneurs occasionnels ou d'alpinistes chevronnés.
En attendant son homologation totale, le système peut déjà être utilisé par des sociétés privées, sur réquisition préfectorale. À terme, l'adoption généralisée de cette technologie pourrait sauver de nombreuses vies.