Elon Musk est accusé d'avoir dépensé des centaines de milliers de dollars pour discréditer un avocat démocrate et l'empêcher d'accéder au poste de procureur dans le Texas. Objectif : faire de l'ombre à George Soros, un milliardaire philanthrope, connu pour afficher un soutien sans faille au parti démocrate.
Depuis la tentative d'assassinat de Donald Trump, Elon Musk s'est officiellement rangé derrière le candidat républicain. En plus de verser des millions de dollars mensuels à la campagne de l'ancien magnat de l'immobilier, il pourrait également obtenir un rôle important dans le gouvernement de celui-ci en cas de victoire aux élections présidentielles.
Et ce n'est visiblement pas la première fois que l'entrepreneur souhaite s'immiscer dans la politique, et ce, d'autant plus quand ses intérêts sont en jeu…
Campagne diffamatoire
Selon une enquête du Wall Street Journal, Elon Musk a engagé le cabinet de conseil politique républicain Axiom Strategies pour l'aider à injecter de manière anonyme son argent dans la campagne pour l'élection du procureur du comté de Travis dans le Texas. Aux États-Unis, ce rôle prépondérant dans le système judiciaire consiste à représenter le gouvernement et faire appliquer la loi fédérale.
Organisée au début de l'année, l'élection opposait Jeremy Sylestine au candidat sortant José Garza. Ce dernier, prônant une justice plus équitable, avait reçu le soutien du milliardaire George Soros lors de sa précédente campagne. Un affront, selon Elon Musk, qui s'est déjà montré très critique à l'égard de Soros. Selon le patron de Tesla, l'homme de 94 ans « déteste fondamentalement l'humanité » et « fait des choses qui érodent le tissu de la civilisation ».
Déterminé à empêcher José Garza d'accéder une nouvelle fois au pouvoir, Elon Musk a secrètement monté une entité nommée Saving Austin (sauver Austin), qui a mené plusieurs actions controversées et agressives à l'encontre de l'avocat. Principalement financée par Tesla et SpaceX, elle a dépensé plus de 650 000 dollars dans des publicités télévisées et la distribution de flyers attaquant directement José Garza.
L'un des prospectus envoyés aux électeurs affichait une photo de José Garza au-dessus de l'image d'un ours en peluche froissé, taché de sang. « José Garza remplit les rues d'Austin de pédophiles et de tueurs. La prochaine victime pourrait être votre proche », pouvait-on lire sur le tract. Au dos se trouvait la photo d'une main d'homme couvrant la bouche d'un enfant.
Une ville chère aux intérêts d'Elon Musk
Ces méthodes douteuses n'ont pas eu l'effet escompté. José Garza a été réélu au mois de mars en tant que procureur général. « Le pays devrait en prendre note. Les milliardaires de MAGA (Ndlr : Make America Great Again, le slogan de Donald Trump) traitent le Texas comme une boîte de Pétri pour les objectifs politiques extrémistes, puis exportent leur programme anti-sécurité publique, destructeur d'emplois et anti-liberté dans les cinquante États. Nous avons montré que ces extrémistes peuvent être battus », a-t-il déclaré après sa victoire.
Outre son mépris évident pour George Soros, Elon Musk a aussi agi de la sorte pour protéger ses intérêts. Austin, capitale du Texas, justement située dans le comté de Travis, abrite le siège de Tesla. Il y a quelques semaines, le milliardaire indiquait que les QG de SpaceX et de X.com seraient également déplacés à cette localisation. Connu pour ses penchants conservateurs, l'État est aussi perçu comme plus favorable aux entreprises, avec des réglementations moins strictes et des avantages fiscaux significatifs.
Saving Texas poursuit ses actions d'influence. Ces dernières semaines, le groupe a recommencé à diffuser des publicités offensives. Il cible le représentant démocrate Colin Allred, avocat spécialisé dans les droits civils, qui se présente contre le républicain Ted Cruz pour un siège au Sénat lors des élections de novembre.
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Source : The Wall Street Journal