Le lapin est loin de se vendre comme des petits pains...© Rabbit
Le lapin est loin de se vendre comme des petits pains...© Rabbit

Le Rabbit R1, ce gadget IA qui avait fait tant parler de lui, semble aujourd'hui en bien mauvaise posture. Avec seulement 5 000 utilisateurs actifs au quotidien, l'avenir s'annonce sombre pour ce lapin high-tech.

Lancé en grande pompe durant l'été 2024, le Rabbit R1 avait suscité un engouement certain avec plus de 100 000 précommandes et 20 millions de dollars de chiffre d'affaires. Mais force est de constater que le soufflé est vite retombé. Jesse Lyu, le fondateur de Rabbit, a récemment admis lors du Fast Company Innovation Festival que seuls 5 000 irréductibles utilisent encore quotidiennement son appareil.

Un lancement précipité et des promesses non tenues

Le principal écueil du Rabbit R1 semble être son lancement prématuré. Malgré 16 mises à jour en over-the-air pour tenter de corriger les bugs et améliorer les fonctionnalités, le dispositif n'a pas réussi à être à la hauteur des attentes. Les premiers adoptants ont exprimé leur déception face à un appareil qui peine à tenir ses promesses.

Parmi les principaux griefs, on retrouve des bugs logiciels, une autonomie limitée et des fonctionnalités restreintes qui plombent les performances de l'appareil. Mishaal Rahman, expert en technologie, a même découvert que l'interface du Rabbit R1 n'est en réalité qu'une simple application Android, remettant en question la nécessité d'un hardware dédié.

Autre point noir, le Rabbit R1 ne prend actuellement en charge que quatre applications - Spotify, MidJourney, DoorDash et Uber - dont la plupart peuvent être gérées directement depuis un smartphone. Une redondance qui interroge, surtout pour un produit à 200 dollars. Certaines fonctionnalités clés promises lors du lancement, comme le mode Teach qui devait permettre aux utilisateurs de créer leurs propres agents, se font toujours attendre.

Se tromper pour mieux avancer ? Une étape nécessaire selon Jesse Lyu, fondateur de Rabbit © Rabbit
Se tromper pour mieux avancer ? Une étape nécessaire selon Jesse Lyu, fondateur de Rabbit © Rabbit

L'avenir incertain du Rabbit R1

Malgré ces déboires, Jesse Lyu reste optimiste. Il considère ces premiers faux pas comme une étape nécessaire dans l'évolution de son produit. Pour lui, lancer tôt et apprendre des retours utilisateurs est crucial pour les startups évoluant dans l'industrie ultra-rapide du hardware IA. Lyu a annoncé des mises à jour à venir, dont le fameux mode Teach et d'autres fonctionnalités. Mais sans avancées significatives, le Rabbit R1 pourrait bien rejoindre la catégorie grandissante des gadgets IA ratés, à l'image du Humane AI Pin.

Plus globalement, le Rabbit R1 s'inscrit dans un contexte où le hardware IA en est encore à ses balbutiements, un peu comme les débuts de la téléphonie mobile. Si l'appareil dispose d'un bon hardware, le véritable défi réside dans la proposition d'un cas d'usage convaincant au quotidien pour les consommateurs. Un challenge de taille que Lyu et le designer industriel Robert Brunner reconnaissent, mais qu'ils jugent essentiel pour faire avancer la technologie.

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Source : 9to5mac