La start-up Rabbit vient de lancer la fonctionnalité tant attendue pour son compagnon IA de poche, le R1 : le LAM playground. Mais après des débuts en demi-teinte et une base d'utilisateurs en berne, cette mise à jour peut-elle redonner un nouveau souffle à l'appareil ?
Quand Rabbit a dévoilé son R1 en janvier, l'appareil promettait de révolutionner notre interaction avec l'IA au quotidien. Mais entre les bugs, les fonctionnalités manquantes et une concurrence féroce, le petit boîtier orange a eu du mal à convaincre. Aujourd'hui, avec le lancement du LAM playground, Rabbit joue sa dernière carte pour tenter de transformer l'essai.
Le LAM playground, la fonctionnalité qui pourrait tout changer
Lorsque Rabbit a dévoilé le R1 en janvier dernier au CES, l'engouement était au rendez-vous. L'idée d'un petit boîtier IA capable de répondre à nos questions, d'analyser notre environnement et surtout d'apprendre et de reproduire nos interactions sur le Web avait de quoi séduire. Mais très vite, les premiers tests ont douché l'enthousiasme : fonctionnalités pas au point, autonomie décevante et absence du fameux Large Action Model (LAM) qui devait permettre de former l'IA à naviguer et interagir sur internet.
Depuis, Rabbit a multiplié les mises à jour logicielles pour corriger les bugs et étoffer les capacités du R1. La start-up a fait preuve d'une belle réactivité et d'une écoute des retours des utilisateurs. Mais, malgré ces efforts, le succès n'est pas vraiment au rendez-vous : seuls 5000 utilisateurs se serviraient quotidiennement de leur R1, sur les 100 000 vendus. Un chiffre qui fait tache en comparaison du buzz initial.
C'est dans ce contexte que Rabbit lance enfin le LAM playground, la plateforme qui va permettre aux utilisateurs de véritablement « dresser » leur lapin. Fini les interactions limitées à quelques apps comme Uber ou Spotify, place à un apprentissage ouvert à tout le Web. L'idée est de pouvoir apprendre à son agent IA à naviguer sur des sites comme Google, Amazon ou YouTube et à y effectuer des actions précises, le tout piloté par des commandes en langage naturel.
Une démo du CEO Jesse Lyu donne un aperçu des possibilités : demander à son R1 de trouver un pack de Coca-Cola light sur Amazon et de l'ajouter au panier ne lui prend qu'une quarantaine de secondes.
Certes, c'est encore un peu lent, mais imaginez pouvoir déléguer ce genre de tâches pendant que vous faites autre chose ! À terme, Rabbit voit encore plus loin avec des agents capables d'interagir au niveau du système d'exploitation ou de logiciels comme Photoshop.
Trop peu, trop tard ?
Reste à voir si cette mise à jour, aussi alléchante soit-elle sur le papier, arrivera à temps pour sauver le R1. Car la concurrence n'a pas attendu Rabbit pour faire évoluer les IA embarquées de nos smartphones. Comme le souligne The Verge, les assistants de nos téléphones sont déjà très performants et comprennent de mieux en mieux ce qui se passe à l'écran pour interagir avec les applications. De quoi rendre un appareil dédié à l'IA comme le R1 un peu superflu.
Il faudra aussi que Rabbit rassure sur la sécurité et la confidentialité de son système multi-agents, surtout s'il est amené à interagir avec le système d'exploitation comme la startup l'envisage. Microsoft en a fait les frais récemment avec ses outils IA. Enfin, il n'est pas certain que les possesseurs de R1 délaissés au fond d'un tiroir aient envie de s'encombrer à nouveau, même avec un LAM fonctionnel. Le futur de l'IA embarquée passerait-il plutôt par des lunettes comme les Ray-Ban de Meta ? Réponse dans les prochains mois.
Source : ZDNet