Ça s'en va et ça revient, pour X.com, de nouveau accessible au Brésil après plus d'un mois de suspension. Le juge Alexandre de Moraes a ordonné le déblocage de la plateforme à la suite du paiement d'une amende de 28,6 millions de reais (environ 4,7 millions d'euros) par l'entreprise d'Elon Musk.

Enfin, X.com est de retour au Brésil © Angga Budhiyanto / Shutterstock
Enfin, X.com est de retour au Brésil © Angga Budhiyanto / Shutterstock

L'affaire qui opposait X.com aux autorités brésiliennes vient de connaître son épilogue. Après des semaines de bras de fer et une suspension qui aura duré plus d'un mois, le réseau social fait son retour dans le pays. Cette décision soulage les quelque 22 millions d'utilisateurs brésiliens privés de leur plateforme favorite depuis fin août.

Le juge Alexandre de Moraes, figure centrale de ce feuilleton judiciaire, a finalement donné son feu vert pour le retour de X.com. Il aura fallu tout de même passer à la caisse pour Elon Musk, qui a dû s'acquitter d'une amende salée de près de 4,7 millions d'euros.

Les conditions du déblocage de X.com au Brésil : sous liberté conditionnelle

Le 8 octobre, coup de théâtre dans l'affaire X.com contre le Brésil. Le juge Alexandre de Moraes ordonne à l'Anatel, l'agence nationale des télécommunications, de lever le blocage qui gelait la plateforme. Cette décision fait suite au paiement par X.com de l'intégralité des amendes dues, soit la coquette somme de 28,6 millions de reais. Il n'a pas manqué de rappeler que ce retour était conditionné au « respect absolu des décisions du pouvoir judiciaire », brésilien, dans un communiqué publié sur le site du Tribunal suprême fédéral (STF).

Concrètement, l'Anatel dispose désormais de 24 heures pour informer les quelque 20 000 fournisseurs d'accès à Internet du pays de la levée des restrictions. Ce processus pourrait prendre un peu de temps, les modalités techniques variant selon les opérateurs.

Du côté de X.com, on se félicite déjà de ce dénouement. Dans un message publié sur un compte spécial, que vous pouvez lire ci-dessus, l'entreprise s'est dite « fière de revenir au Brésil », tout en réaffirmant son attachement à la liberté d'expression « dans les limites de la loi ».

"Le Brésil est souverain", selon le ministre des Communications du Brésil, Juscelino Filho © em_concepts / Shutterstock
"Le Brésil est souverain", selon le ministre des Communications du Brésil, Juscelino Filho © em_concepts / Shutterstock

Un mois de tensions entre X.com et la justice brésilienne

Il s'en sera donc passé, des choses, depuis l'origine du conflit, qui remonte au 30 août dernier. Ce jour-là, le juge de Moraes ordonne le blocage de X.com sur l'ensemble du territoire brésilien. Il s'est lassé du refus répété de la plateforme de se plier aux injonctions de la justice, notamment concernant la suspension de certains comptes jugés problématiques. Cette décision radicale fait l'effet d'une bombe dans le pays.

Dans les jours qui suivent, les opérateurs brésiliens mettent progressivement en place le blocage. X.com se retrouve alors inaccessible pour des millions d'utilisateurs. L'entreprise tente bien quelques manœuvres, comme le retrait de son représentant légal au Brésil, mais rien n'y fait. Le bras de fer s'installe.

Le réseau social s'est cependant offert un petit retour express d'une journée après un simple changement de serveur, un bogue selon X.com, une tentative délibérée pour le Brésil.

Il faut attendre fin septembre pour voir un début de dénouement. X.com finit par mettre la main au portefeuille et s'acquitte des amendes dues. Mais l'affaire connaît un dernier rebondissement : l'argent est envoyé sur le mauvais compte bancaire. Un couac qui retarde encore de quelques jours le retour de la plateforme.

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Sources : The Verge, STF