Entre Orange et Free, rien ne va plus. Lorsque Xavier Niel sort un livre dont la couverture s'inspire largement du logo de l'opérateur et lance un site Web parodique pour générer des logos similaires, Orange riposte avec une mise en demeure.

La guerre continue entre Orange et le patron de Free - © Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock
La guerre continue entre Orange et le patron de Free - © Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock

Xavier Niel, l'enfant terrible des télécoms français, n'en finit plus de titiller Orange. Après avoir sorti son livre au titre provocateur, Une sacrée envie de foutre le bordel dont la couverture s'inspire dans les grandes largeurs du logo de son rival, le trublion ne s'arrête pas là. Il pousse le bouchon encore plus loin en lançant « Bordel Generator », un site Web permettant à quiconque de créer sa propre version du célèbre carré orange.

Une provocation de trop pour l'ex-France Télécom, qui dégaine ses armes juridiques. Une nouvelle passe d'armes qui ne fait que s'ajouter aux précédentes entre les deux FAI, mais qui a toutefois eu raison du « Bordel Generator ».

Niel vs Orange : quand la provocation devient un art

Xavier Niel a élevé la provocation au rang d'art. Son livre Une sacrée envie de foutre le bordel n'est que la partie émergée de l'iceberg et la couverture, un clin d'œil évident au logo d'Orange, ne sont que le début des hostilités. Le fondateur de Free ne s'arrête pas là et lance « Bordel Generator », un site Web qui permet à n'importe qui de créer sa propre version du logo d'Orange.

Mais le coup de grâce est ailleurs : lorsqu'un utilisateur tente d'écrire « orange » dans le générateur, c'est le logo de Free qui apparaît à la place, comme un utilisateur de X.com en a fait l'expérience, reprise par Xavier Niel en personne.

Une provocation ultime qui n'a pas échappé aux avocats d'Orange. Dans le courrier de mise en demeure d'Orange à l'encontre de Xavier Niel, que s'est procuré « Tiino-X83 » sur X.com, l'opérateur historique français estime que cette « signature » est la preuve irréfutable de l'implication de Free dans cette affaire, suggérant une possible responsabilité conjointe de l'entreprise et de son fondateur. Cette initiative frôle dangereusement la limite de l'acceptable en matière de propriété intellectuelle, et rend ce qui aurait pu passer pour une blague en une potentielle affaire juridique sérieuse.

Ce n'est pas la première fois que Niel s'en prend à Orange. Depuis des années, l'opérateur historique est sa cible favorite. Mais, quelles que soient ses « victimes », il faut garder à l'esprit que Xavier Niel, adepte d'un certain humour provocateur, n'est pas né de la dernière pluie et entend bien, en tant qu'homme d'affaires aguerri, capitaliser Free par le biais de ces multiples sorties.

Pour Orange, les plaisanteries de Free les plus courtes sont les meilleures - © Longfin Media / Shutterstock
Pour Orange, les plaisanteries de Free les plus courtes sont les meilleures - © Longfin Media / Shutterstock

La mise en demeure d'Orange va-t-elle mettre un coup d'arrêt aux provocations de Xavier Niel ?

On vous le disait, cette ultime provocation a eu raison de la patience d'Orange, qui a envoyé une mise en demeure à Xavier Niel, exigeant la fermeture immédiate du site « Bordel Generator ». Le propriétaire du réseau télécom français estime qu'il ne s'agit pas d'une simple blague, mais d'une « atteinte d'une exceptionnelle gravité » à ses droits sur la marque « Carré Orange ».

Par avocats interposés, les sociétés Orange et Orange Brand Services Limited accusent donc le patron de Free d'avoir mis à disposition du public « un outil de contrefaçon » de sa marque. Elles s'interrogent même sur l'implication de Free dans cette affaire, suggérant une possible responsabilité conjointe de l'entreprise et de son fondateur.

Vraiment très en colère, Orange exige non seulement la fermeture du site, mais aussi un engagement de Xavier Niel à « cesser toute atteinte future à leurs droits de marque ».

Alors qu'on aurait pu penser que cette remontée de bretelles allait inciter l'homme d'affaires à dégainer une nouvelle parade, le sacrifice de « Bordel Generator » semble avoir été préféré à la provocation.

Qui l'eût cru ?

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