Le vol des cartes SIM d'ascenseurs est problématique à plus d'un titre, en ce qu'il permet l'envoi massif de SMS frauduleux. Cette pratique, certes ingénieuse mais malveillante, paralyse les équipements et génère des préjudices considérables.
Alors que les SMS frauduleux inondent nos smartphones avec une intensité croissante, une source plutôt surprenante de cette nuisance attire notre attention aujourd'hui. Nathan Lemaire, expert en cybersécurité, explique que les malfaiteurs ciblent désormais les cartes SIM intégrées aux ascenseurs, ce qui transforme ces équipements ô combien essentiels en véritables plateformes d'arnaques en privant, au passage, les résidents de leur mobilité.
L'ascenseur, le nouveau terrain de jeu des cybercriminels
Les ascenseurs modernes sont équipés de cartes SIM qui aident à assurer leur maintenance à distance et les appels d'urgence. Souvent négligés dans les stratégies de sécurité, ces composants sont en train de devenir une cible privilégiée des escrocs, qui s'introduisent dans les cabines pour les dérober, en profitant d'un accès relativement simple aux compartiments techniques.
Tout cela débouche sur la technique d'arnaque baptisée « SMS pumping », qui permet aux criminels d'exploiter ces cartes SIM pour diffuser massivement des messages frauduleux. Les textos envoyés imitent parfaitement les communications officielles d'organismes comme la Sécurité sociale, les services bancaires ou l'ANTAI (Agence nationale de Traitement automatisé des Infractions), ce qui crée un sentiment d'urgence chez les destinataires.
Les malfaiteurs ciblent généralement les immeubles résidentiels et les bâtiments publics, où la surveillance est souvent limitée. Une fois la carte SIM extraite, ils la réutilisent rapidement, dans des dispositifs mobiles permettant l'envoi automatisé de milliers de ces fameux messages frauduleux.
08 octobre 2024 à 16h11
La double peine : des immeubles paralysés et des factures astronomiques
Selon Nathan Lemaire, le vol d'une seule carte SIM d'ascenseur peut engendrer des préjudices financiers catastrophiques. Selon les chiffres partagés par les Offices Publics de l'Habitat, le préjudice peut atteindre 500 000 euros pour une unique carte dérobée… répartis entre les factures téléphoniques démesurées et les frais de remise en service.
Au-delà de l'aspect financier, un brin enquiquinant, cette pratique impacte directement le quotidien des résidents. Les ascenseurs, privés de leur système de communication, deviennent forcément inutilisables, et les situations problématiques pour les personnes âgées, à mobilité réduite ou les familles avec jeunes enfants se multiplient.
Cette forme d'escroquerie illustre en tout cas l'ingéniosité des cybercriminels, qui exploitent les moindres failles techniques. Leurs messages frauduleux générés visent à piéger les destinataires en les redirigeant vers des sites malveillants ou des numéros surtaxés. Voilà qui appelle à une meilleure protection des équipements connectés dans nos immeubles.
21 novembre 2024 à 11h06
Source : Linkedin @NathanLemaire