Vous n’aurez bientôt plus à choisir entre Google et Microsoft : Meta fait son entrée dans l’arène des moteurs de recherche IA. Pour le meilleur… et pour le pire ?
Coup de tonnerre dans le secteur de la recherche en ligne. Alors que le marché est essentiellement dominé par Google et Microsoft, voici qu’un troisième challenger fait son apparition avec de grandes ambitions. Son nom, vous le connaissez déjà : Meta. Eh oui, c’est officiel. L’entreprise derrière Facebook, Instagram et WhatsApp entend bien concurrencer un monopole déjà établi en lançant son propre moteur de recherche personnalisé pour son intelligence artificielle Meta AI. L’objectif est clair : s’émanciper des technologies de Mountain View et Redmond desquelles Meta dépend encore pour fournir des informations sur l’actualité aux utilisateurs et utilisatrices de Meta AI.
Chacun pour soi, et le pouvoir pour tous
D’après les informations rapportées par le média The Information, voilà plus de huit mois que le projet est dans les tuyaux. Alors que Google et Microsoft travaillent déjà sur des projets similaires reposant sur leurs propres technologies, Meta fait encore appel à la concurrence pour nourrir son chatbot Meta AI. Une contrainte qui coince, en ce qu’elle impose à la firme une dépendance technique dont elle se passerait bien.
Et pour cause : Google et Microsoft proposent un accès à leurs moteurs de recherche respectifs via une API payante. Des frais additionnels dont Meta pourrait se passer avec le développement de son propre outil. Autre avantage : une meilleure intégration des fonctionnalités du moteur de recherche avec les exigences de son chatbot. De ce point de vue, administrer de A à Z les technologies qu’elle utilise et met à disposition des internautes ne peut que renforcer l’efficacité et les bénéfices utilisateur engendrés par cette nouvelle stratégie.
Mais soyons clair : si Meta cherche à s’affranchir de Google et Microsoft, c’est aussi et surtout pour conserver le contrôle total des services qu’elle propose, et faire de Meta AI un vrai concurrent, et non un simple subalterne.
Une compétition acharnée et des dérives à surveiller
On ne sait pas encore exactement comment fonctionnera le moteur de recherche intégré à Meta AI, mais il ne serait pas déraisonnable de penser qu’il affichera à la fois une liste de liens standard pour répondre aux requêtes, et des éléments de réponses directement formulés par l’IA pour éviter aux internautes de consulter les articles sources.
Évidemment, ce dernier point soulève de nombreuses interrogations, alors que même les chatbots les plus éprouvés ne sont pas exempts d’erreurs et d’hallucinations. Autre question en suspens : l’inquiétude justifiée concernant l’extraction de données pour entraîner des modèles d’IA et des moteurs de recherche. En apportant des réponses directement dans leur chatbot, Meta et consorts flirtent en permanence avec les enjeux relatifs au droit d’auteur et à la rémunération équitable des créateurs et créatrices de contenus.
Pour rappel, cette révélation non officielle intervient quelques jours seulement après que Meta a confirmé avoir signé un contrat pluriannuel avec l’agence de presse Reuters. Ce partenariat devrait permettre à Meta AI de répondre aux questions des internautes en temps réel au sujet de l’actualité et des évènements en cours.
Affaire à suivre, donc, alors qu’OpenAI planche activement sur son moteur de recherche IA baptisé SearchGPT, confirmant avoir signé ses propres accords de licence avec plusieurs éditeurs de contenus. Ce qui n'a pas empêché le New York Times d'accuser l'entreprise de violation du droit d'auteur. Également épinglé, le moteur de recherche IA de Perplexity fait l’objet de poursuites judiciaires initiées par l’empire médiatique News Corp, maison mère du Wall Street Journal et du New York Times.
Source : The Information
25 novembre 2024 à 11h36