Décidément, Windows 11 24H2 est la mise à jour la plus plantée de toute l'histoire de Windows !… Vraiment ?

Marre des bugs Windows ? Alors arrêtez les mises à jour sauvages ©mundissima / Shutterstock
Marre des bugs Windows ? Alors arrêtez les mises à jour sauvages ©mundissima / Shutterstock

Windows 11 24H2 n’a pas encore un mois d’existence stable que les bugs et plantages se comptent déjà par dizaines. Pour beaucoup, c’est le signe que Microsoft n’est plus à la hauteur. Dépassée par la diversité des configurations matérielles et logicielles, la firme de Redmond serait la seule fautive dans l’équation, alors que les doléances d’internautes, déçus par la dernière update, pointent du doigt un déploiement précipité, dégradant d’une manière ou d’une autre l’expérience d’utilisation. In fine, tout porte à croire que Windows était effectivement mieux avant. Mais avant quoi, au juste ? Car, en réalité, le problème ne provient pas exclusivement des mises à jour en elles-mêmes, mais aussi, et surtout, d’utilisateurs et d’utilisatrices trop impatients.

La diversité des configurations, un défi de taille pour Microsoft

Alors, oui. C’est un fait, la diversité des configurations matérielles sous Windows est un vrai casse-tête pour Microsoft. Aujourd’hui, l’OS est développé indépendamment des machines sur lesquelles il est déployé. À ce titre, il doit prendre en compte autant de spécificités qu’il existe de combinaisons de constructeurs de PC et de fabricants de composants.

Et c’est justement cette mosaïque de configurations matérielles qui pose un premier défi de taille pour la firme de Redmond : comment faire en sorte qu’un système d’exploitation universel soit à la fois compatible avec un portable ASUS, équipé d’un processeur Intel Core avec chipset graphique intégré, et un PC fixe Lenovo porté par un CPU AMD Ryzen et une carte graphique NVIDIA GeForce ?

Sans oublier que les mises à jour de pilotes et de firmwares ne dépendent ici plus de Microsoft, mais des OEM. En cas de défaillance d’un driver audio ou d’un micrologiciel de disque de stockage, difficile d’en imputer la responsabilité à Windows. C’est, par exemple, ce qui explique en partie les problèmes d’écrans bleus de la mort rencontrés par certains équipements intégrant des SSD Western Digital. Depuis, les modèles concernés ont été mis à jour par WD, et la compatibilité avec Windows 11 24H2 restaurée. Même histoire pour les soucis rencontrés avec certaines versions des pilotes Intel SST (Smart Sound Technology).

Un écran bleu de la mort ? Votre PC n'était probablement pas prêt à recevoir la dernière update de Windows 11 © Valeriia Lukashova / Shutterstock
Un écran bleu de la mort ? Votre PC n'était probablement pas prêt à recevoir la dernière update de Windows 11 © Valeriia Lukashova / Shutterstock

En comparaison, macOS suit une courbe de développement bien plus linéaire. Apple construit ses propres machines, du capot aux composants les plus intégrés, et travaille sur un OS logiquement adapté à un ensemble matériel uniforme. Mais cela signifie aussi que le choix est contraint à tout point de vue : du matériel au système, tout est verrouillé dans un écosystème strict – et cher, il faut le dire.

Or, il faut bien reconnaître à Microsoft qu’elle laisse davantage de liberté aux adeptes de Windows, et c’est peut-être ce qui en fait un ensemble d'OS privilégiés par plus de 70% des utilisateurs et utilisatrices dans le monde. Et forcément, un tel degré de flexibilité implique des compromis inévitables.

Si la question matérielle est complexe, la diversité logicielle l’est tout autant. Windows doit en effet composer avec un écosystème d’applications tierces presque infini, aux architectures variées (UWP, x86, ARM). À cela s’ajoutent des mises à jour dépendantes des éditeurs de logiciels, dont la fréquence est variable, et les effets sur la gestion des pilotes aléatoire.

Alors certes, une telle richesse logicielle est une bonne chose pour les utilisateurs et utilisatrices finaux, mais elle reste, quoi qu’il arrive, à double tranchant. Lorsque Microsoft déploie des mises à niveau Windows, il peut arriver que les nouvelles fonctionnalités introduites génèrent des conflits avec des apps déjà installées, ce qui peut faire planter le système. Celles et ceux utilisant Voicemeeter et/ou Easy Anti-Cheat l’ont d’ailleurs constaté : après installation de l’update 24H2, les pilotes requis par ces deux applications ont respectivement provoqué des erreurs de mémoire et des BOSD que seule la mise à jour des drivers par les éditeurs logiciel pourra résoudre.

Des garde-fous partout, mais des signaux souvent ignorés

Vous l’aurez compris, Microsoft ne peut raisonnablement pas anticiper ni contrôler la totalité des paramètres et interactions entre Windows et les configurations matérielles, logiciels tiers, pilotes qui individualisent chaque PC. À défaut de pouvoir gérer ces variables de manière exhaustive, la firme de Redmond a pris soin de développer des outils pour aider les utilisateurs et utilisatrices à vérifier la compatibilité de leur machine avant de procéder aux updates système.

Le premier est automatique et interne à l’entreprise. C’est lui qui programme, ou non, la mise à disposition des mises à niveau dans Windows Update, après avoir analysé les pilotes, logiciels et paramètres clés qui pourraient nuire à la stabilité de l’OS. En d’autres termes, si Windows 24H2 n’apparaît pas dans la file d’attente des mises à jour automatiques, c’est probablement parce que votre ordinateur n’est pas prêt à la recevoir.

Windows Update reste le canal le plus sûr pour recevoir les dernières mises à jour de l'OS © willi Lumintang / Shutterstock

Mais les internautes sont revêches, et Microsoft le sait. Alors, pour leur laisser un semblant de marge de manœuvre, elle a aussi pris soin de développer un outil de vérification manuelle, le fameux PC Health Check. Si vous forcez la mise à jour du système via l’Assistant d’installation – qu’il faut aussi télécharger –, PC Health Check est un passage obligé pour contrôler la configuration matérielle de votre machine. Dans le détail, il identifie les composants susceptibles de poser problème, comme les pilotes obsolètes ou les périphériques non pris en charge par la dernière version de Windows. En cas d’incompatibilité, il bloque la suite du processus et vous empêche de démarrer l’Assistant d’installation.

Celles et ceux qui souhaitent aller plus loin peuvent aussi exécuter l'utilitaire de résolution des problèmes de Windows Update, qui effectue une analyse du système. Objectif : détecter des fichiers manquants et/ou corrompus, ou des pilotes obsolètes qui pourraient entrer en conflit avec la mise à jour, bloquer son déploiement dans Windows Update, et causer des bugs et instabilités une fois l’update déployée.

Vous voilà donc prévenus. Microsoft ayant mis à dispositions de chacune et chacun tous les outils et garde-fous nécessaires pour garantir la meilleure compatibilité possible des mises à jour Windows avec les configurations les plus spécifiques, difficile, de s’insurger en cas de problèmes rencontrés après forcing des updates malgré les avertissements omniprésents. Soyons honnêtes, si vous choisissez de les ignorer, tenir l’entreprise pour seule responsable relèverait de la mauvaise foi.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage

On vous l’accorde, une nouvelle version majeure fait toujours son petit effet. Fonctionnalités attendues, légers changements d’interface qui font la différence, intégration de technologies prometteuses : évidemment, il y a de quoi susciter la curiosité et l’impatience. Pour autant, c’est justement la patience qui pourrait vous épargner de nombreux déboires avec un OS mal optimisé pour votre machine.

Avec Windows, la patience est la meilleure façon de démarrer d'un bon pied © PixieMe / Shutterstock

Microsoft n’avance pas à l’aveuglette : elle suit un calendrier de déploiement progressif et très précis pour ses updates. Cette stratégie par étapes permet de s’assurer que les configurations les plus récentes et les plus répandues soient d’abord stabilisées, avant que les mises à jour n’arrivent sur d’autres appareils. C’est aussi ce processus réfléchi qui permet à l’entreprise de prendre acte des derniers bugs rencontrés – parce que oui, certains problèmes peuvent échapper à la vigilance des développeurs et des bêta-testeurs – et de les corriger à mesure qu’ils émergent. De cette organisation découle un déploiement plus serein pour tout le monde, y compris et surtout pour les propriétaires de machines plus anciennes que des instabilités anodines pour les PC dernier cri pourraient franchement pénaliser.

Alors si vous en avez effectivement marre des bugs à répétition sur Windows 11, vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire : cesser de contourner systématiquement les restrictions imposées par la firme de Redmond, et vous interroger sur les raisons de leur existence. Bien sûr, toutes ne sont pas justifiables de la même manière, et bien sûr, des bugs persisteront. Reste qu’en adoptant une stratégie réfléchie côté entreprise ET côté utilisateur, ces incidents deviendront moins fréquents, et l’expérience Windows plus sereine. Sinon, d’aucuns seraient heureux de vous conseiller Linux.

Windows 11
    8 / 10

    Windows 11 de Microsoft redéfinit l'expérience utilisateur avec une interface repensée, des widgets personnalisables et une intégration renforcée de Microsoft Teams. Chaque innovation vise à optimiser et enrichir l'utilisation quotidienne de votre appareil. Que vous soyez professionnel, créateur ou utilisateur lambda, Windows 11 répond à vos besoins en alliant efficacité et plaisir d'utilisation.

    Les plus
    • Refonte graphique de l'interface réussie
    • Snap amélioré
    • Groupes d'ancrage efficaces
    • Gestion affinée des bureaux virtuels
    Les moins
    • Des problèmes de performances signalés
    • Encore des bugs, patience donc
    • Compatibilité limitée aux anciennes générations de PC
    • Une évolution, mais pas une révolution...