L'ARCOM a distribué des volées de cartons rouges ce week-end, en amont du classique OM - PSG. Ceux qui ont voulu regarder ce match classique de la Ligue 1 via des flux IPTV illégaux ont eu bien du mal à trouver leur bonheur. Pour cause, le régulateur a pris plusieurs centaines de services IPTV dans ses filets.

Carton rouge pour l'IPTV © Shutterstock / Victor Velter
Carton rouge pour l'IPTV © Shutterstock / Victor Velter

Décisive pour DAZN qui diffusait là son tout premier Classico, la rencontre de ce week-end l'a également été pour l'IPTV. Le régulateur français a en effet mis les bouchées doubles pour bloquer plusieurs centaines de services IPTV illégaux juste avant le match.

268 services pirates bloqués à trente minutes du coup d'envoi

« Nous n'en avons jamais bloqué autant ». C'est par ces mots que Pauline
Combredet Blassel, résume la situation chez nos confrères de Challenges. La directrice générale adjointe de l'ARCOM y a expliqué le déroulement de l'opération d'envergure qui a eu lieu ce week-end, juste avant le match OM - PSG, diffusé sur DAZN. Le régulateur est parvenu à bloquer, au total, 342 services de streaming sportifs et d'IPTV, y compris sur Telegram, portant le nombre de services mis hors-jeux à 866 depuis le début de la saison.

Une opération coup de poing à bien des égards, d'abord car l'ARCOM n'officie pas le week-end habituellement, mais également car les blocages sont intervenus au moment le plus propice. Un salarié du régulateur a ainsi expliqué à Challenges que les pirates « n'ont pas le temps de se retourner » si proche du coup d'envoi : « Si on bloque trop tôt, cela aurait permis le renouvellement des noms de domaine ». À seulement trente minutes du coup d'envoi, déjà 268 services hors la loi avaient été bloqués.

Un taux de blocage de 95 %

L'arsenal de l'ARCOM lui permet ainsi de faire bloquer un service IPTV en seulement 15 minutes. Une fois validée puis transmise aux autorités compétentes, la demande de blocage est automatiquement transmise aux opérateurs télécoms. Une des juristes par qui passent ces demandes a mentionné que 95 % d'entre elles débouchaient sur un blocage : « Parfois les constats de l’agent ne permettent pas de confirmer le piratage, ou la saisine des diffuseurs est irrecevable », précise-t-elle.

Voilà pourquoi bon nombre d'amateurs de football ont vu rouge ce week-end, alors que certains continuent de boycotter DAZN pour de multiples raisons, légitimes ou non.

Les diffuseurs et les autorités s'organisent, notamment dans la lutte contre l'IPTV. Les titulaires de droits de diffusion à l'étranger, comme CazéTV au Brésil, vérifient désormais la nationalité de leurs abonnés grâce à des documents officiels, rendant la connexion à un VPN inutile pour tenter d'en profiter. D'un autre côté, les régulateurs, comme l'ARCOM en France ou l'AGCOM en Italie, poursuivent leurs efforts avec des opérations coup de poing pour faire tomber le piratage IPTV.

Source : Challenges