Perplexity AI annonce le déploiement de publicités au sein de sa plateforme. Le moteur de recherche dopé à l'intelligence artificielle a besoin de revenus, mais parviendra-t-il à attirer les annonceurs ?
Perplexity AI continue de monter en puissance, avec 100 millions de requêtes de recherche hebdomadaires. Son succès est tel que la start-up finalise actuellement un tour de table à hauteur de 500 millions de dollars. L'opération la valoriserait à 9 milliards de dollars, soit l'une des plus importantes dans le secteur en plein essor de l'intelligence artificielle générative.
Des publicités liées aux requêtes des utilisateurs
Mais l'autre réalité, c'est la difficulté pour les entreprises évoluant dans la filière à devenir rentables. En cause, le coût exorbitant de l'IA générative, qui nécessite une puissance de calcul colossale pour son entraînement et son fonctionnement.
« L'expérience nous a appris que les abonnements seuls ne génèrent pas suffisamment de revenus pour créer un programme durable de partage des revenus. La publicité est le meilleur moyen de garantir un flux de revenus régulier et évolutif », admet Perplexity AI dans un billet de blog.
Aux États-Unis « pour commencer », la plateforme incorpore des annonces dans ses résultats de recherche, plus précisément dans les questions qui sont suggérées à la fin de ses réponses. Les annonces seront en lien avec les requêtes, assure la société. Un déploiement à d'autres régions du monde, dont l'Europe, est très probable à l'avenir.
« Le matériel publicitaire sera clairement indiqué comme étant "sponsorisé", et les réponses aux questions sponsorisées seront toujours générées par notre technologie et ne seront ni écrites ni éditées par les marques qui sponsorisent les questions. Nous avons délibérément choisi ces formats parce qu'ils intègrent la publicité d'une manière qui protège l'utilité, la précision et l'objectivité des réponses », précise la jeune pousse.
Conflits avec les médias
Ce n'est pas la première fois qu'une plateforme d'IA tente l'aventure de la publicité. Elles peinent néanmoins à trouver la recette adaptée. Bing, par exemple, a rapidement retiré les « résultats sponsorisés » de ses réponses générées par l'IA. De son côté, Google teste aussi une fonctionnalité similaire dans son outil AI Overviews, intégré à Google Search, aux États-Unis.
Reste à voir, tout de même, si Perplexity parvient à attirer les annonceurs. Plusieurs médias américains ont exprimé leur mécontentement à son égard, l'accusant de plagier leur contenu dans ses résultats de recherche. Dow Jones, maison mère du Wall Street Journal, et le New York Post ont même déposé une plainte contre l'entreprise.
Perplexity AI affirme qu'en engrangeant davantage de revenus, elle sera en mesure d'établir des contrats de licence avec les organes de presse pour l'utilisation de leurs articles, comme ce qu'OpenAI a mis en place avec plusieurs d'entre eux comme le Time Magazine.
10 novembre 2024 à 19h08
Sources : Perplexity AI, TechCrunch