Le soulagement. Après une longue attente, Intel va enfin recevoir les milliards de dollars de subvention qui lui étaient promis dans le cadre du Chips Act américain. De quoi redonner un peu d'air au géant des puces, qui traverse une période tumultueuse.
Promulgué en août 2022 par Joe Biden, le Chips Act vise à revitaliser l'industrie américaine des semi-conducteurs. La loi prévoit 52,7 milliards de dollars d'aides financières pour les fabricants qui s'engagent à produire des puces localement. Intel en est l'un des plus grands bénéficiaires, mais plusieurs retards l'ont contrainte à ronger son frein pendant de longs mois.
7,86 milliards de dollars
Car la firme s'est lancée dans de vastes projets d'usine aux quatre coins des États-Unis : en Arizona, dans l'Ohio, dans l'Oregon et au Nouveau-Mexique. Le tout pour un investissement colossal de 90 milliards de dollars. Si, au départ, l'entreprise devait toucher 8,5 milliards de dollars, le montant des subventions atteint finalement les 7,86 milliards de dollars. En cause, un contrat de 3 milliards de dollars établi par Intel avec le Pentagone en septembre dernier.
C'est tout de même une somme bienvenue pour la société, qui connaît d'importantes difficultés. Elle a enregistré des pertes de 16,6 milliards de dollars sur le troisième trimestre 2024, entamé de vastes plans de restructuration et licencié des milliers de personnes. Ayant déjà atteint certaines étapes de son projet initial, Intel recevra au moins 1 milliard de dollars d'aides avant la fin du mois de décembre.
En parallèle, l'entreprise prévoit aussi de faire une demande pour bénéficier du crédit d'impôt à l'investissement du trésor, également prévu par le Chips Act. Il devrait représenter jusqu'à 25 % des investissements qualifiés de plus de 100 milliards de dollars.
Produire des puces aux États-Unis
« Le fort soutien bipartisan en faveur du rétablissement du leadership américain en matière de technologie et de fabrication est à l'origine d'investissements historiques qui sont essentiels à la croissance économique et à la sécurité nationale à long terme du pays », a commenté Pat Gelsinger, P.-D.G de la société.
« Cela signifie que des puces conçues aux États-Unis seront fabriquées et emballées par des travailleurs américains aux États-Unis par une entreprise américaine pour la première fois depuis très longtemps », s'est pour sa part enthousiasmée la secrétaire d'État au commerce, Gina Raimondo.
L'Union européenne dispose pour sa part de son propre Chips Act. Il prévoit d'allouer 43 milliards d'euros de subventions. Objectif : faire passer la part de l'UE dans la production mondiale de semi-conducteurs de 10 à 20 % d'ici à 2030.
Source : Reuters