Intel a annoncé ce lundi la démission, avec prise d'effet immédiate, de Pat Gelsinger, son dirigeant depuis 2021. Cette nouvelle n'augure rien de bon pour le géant américain du processeur, qui va de crise en crise depuis des mois.
Vétéran d'Intel et architecte de certaines des plus belles réussites du groupe, Pat Gelsinger quitte ses fonctions de PDG avec prise d'effet immédiate. Annoncée par Intel ce lundi 2 décembre, cette démission intervient alors que l'entreprise traverse depuis de longs mois une succession de crises profondes.
Intel ou la valse des PDG
Le départ séance tenante de Pat Gelsinger ne se limite pas seulement à son poste de PDG. Le désormais ex-dirigeant d'Intel quitte également le siège qu'il occupait au sein du conseil d'administration de la firme, et l'on apprend qu'il sera remplacé à sa tête par David Zinsner et Michelle Johnston Holthaus, nommés co-dirigeants du groupe… par interim.
En l'occurrence, c'est l'idée « d'interim » que l'on retient ici puisqu'elle témoigne d'un départ vraisemblablement précipité de Pat Gelsinger. Aucun successeur attitré n'ayant été nommé. Intel explique dans son communiqué qu'un « comité de recherche » a été constitué pour « travailler avec diligence et rapidité jusqu'à trouver un successeur permanent à Gelsinger », lit-on.
La démission de Pat Gelsinger se fait quoi qu'il en soit moins de quatre ans après son arrivée au poste de PDG. Il avait alors pris la suite de Robert « Bob » Swan, qui avait lui même succédé à Brian Krzanich à partir de 2018.
Un avenir toujours plus incertain
Avec sa nomination en janvier 2021, Pat Gelsinger avait tenté d'insuffler une énergie nouvelle à Intel, pour essayer de mieux affronter la montée en puissance de certains concurrents comme AMD, Apple ou Qualcomm ; qui n'ont cessé de grignoter des parts de marché, les uns après les autres, ces quatre dernières années.
Sous la direction de Pat Gelsinger, Intel a notamment ouvert pour la première fois ses fonderies aux commandes d'entreprises tierces, concurrençant ainsi (au moins partiellement) le géant taïwanais TSMC. Avec l'aide de l'administration Biden, Intel a aussi lancé plusieurs chantiers pour renforcer sa production de puces sur le sol américain.
Ces derniers mois, la firme a néanmoins été confronté à de graves passages à vide, allant des soucis de stabilité observés sur certains processeurs de bureau, au manque de réactivité face à la percée des puces ARM de Qualcomm sur le marché des PC portables. L'absence de véritable vision d'Intel sur le secteur très dynamique de l'IA a également valu au groupe d'importants revers en bourse (l'action de l'entreprise a perdu plus de la moitié de sa valeur en un an).
Source : Reuters