Pour assouvir leurs besoins colossaux en énergie, les géants de l'intelligence artificielle (IA) se tournent vers le nucléaire. Meta, à son tour, cherche à sécuriser des fournisseurs pour alimenter ses serveurs américains.

Les tours de refroidissement d'une centrale nucléaire. © Frédéric Paulussen / Unsplash
Les tours de refroidissement d'une centrale nucléaire. © Frédéric Paulussen / Unsplash

Car l'intelligence artificielle générative, qui prend d'assaut l'industrie technologique, requiert des capacités de calcul gigantesques pour fonctionner. Rendons-nous compte : une simple requête sur ChatGPT demande 10 fois plus d'électricité qu'une recherche Google traditionnelle.

En conséquence, la consommation d'énergie des centres de données est vouée à pratiquement tripler entre 2023 et 2030 aux États-Unis, et la tendance devrait être similaire sur le Vieux Continent. Pour les géants de la tech, hors de question de freiner le déploiement de l'IA ; ils convoitent désormais l'énergie nucléaire.

1 à 4 gigawatts au début des années 2030

« Pour faire progresser les technologies qui construiront l'avenir de la connexion humaine - y compris la prochaine vague d'innovation en matière d'IA - il faut que les réseaux électriques s'étendent et adoptent de nouvelles sources d'énergie fiables, propres et renouvelables », écrit Meta dans un communiqué de presse.

Dans cette optique, le mastodonte des réseaux sociaux lance un appel d'offres pour identifier des fournisseurs capables de délivrer 1 à 4 gigawatts de nouvelle capacité nucléaire d'ici au début des années 2030. À titre de comparaison, les réacteurs nucléaires traditionnels produisent environ 1 gigawatt d'électricité, soit la consommation de 750 000 foyers ordinaires.

« Chez Meta, nous pensons que l'énergie nucléaire jouera un rôle essentiel dans la transition vers un réseau électrique plus propre, plus fiable et plus diversifié », poursuit l'entreprise.

Ses partenaires, qu'elle accompagnera financièrement et techniquement tout au long du projet, doivent être en mesure « d'accélérer la disponibilité de nouveaux générateurs nucléaires et de créer une échelle suffisante pour réaliser des réductions de coûts matériels en déployant plusieurs unités », indique-t-elle. Meta est ouverte à de nombreuses idées concernant la taille et le type de réacteur, leur emplacement et leurs aspects.

Meta poursuit ses efforts dans l'intelligence artificielle générative. © Tada Images / Shutterstock
Meta poursuit ses efforts dans l'intelligence artificielle générative. © Tada Images / Shutterstock

Une nouvelle génération de centrales à venir ?

En raison de leur coût élevé et de longs délais de construction, les fournisseurs d'électricité conventionnels montrent peu d'intérêts pour l'implantation de nouvelles centrales. Les géants de la tech pourraient changer la donne. Outre Meta, Amazon, Microsoft et Google ont tous entamé des démarches pour alimenter leurs serveurs grâce à l'énergie nucléaire.

Bien qu'elle soit décarbonée, l'énergie nucléaire n'est pas sans risque, la gestion des déchets radioactifs posant d'importants défis techniques. De même, le risque d'accident demeure, tandis que l'extraction de l'uranium continue d'avoir des effets néfastes sur l'environnement.

En parallèle, certains grands noms du secteur de l'IA comme Microsoft et Sam Altman misent sur la fusion nucléaire, qui permettrait de produire de l'énergie sans quasiment aucun déchet radioactif. Mais l'exploitation de cette technologie à grande échelle semble encore très lointaine.

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Sources : Meta, Reuters