Google vient de frapper fort en annonçant un partenariat avec Kairos Power pour utiliser de petits réacteurs nucléaires modulaires afin d'alimenter ses datacenters en énergie propre. Mais si la promesse d’une énergie sans carbone est alléchante, ce virage vers le nucléaire soulève autant de questions que d’enthousiasme.
Le nucléaire, vraiment la solution idéale pour l'IA ?
Avec l'essor des technologies basées sur l’intelligence artificielle, les besoins énergétiques explosent. Les datacenters, ces monstres gourmands en électricité, représentent un défi colossal pour les entreprises comme Google, qui se veulent exemplaires sur le plan écologique. C'est là que Kairos Power entre en jeu, avec ses petits réacteurs nucléaires modulaires refroidis au sel fondu, une technologie encore expérimentale mais pleine de promesses. Selon Google, ces SMR pourraient produire jusqu'à 500 MW d'ici 2035, assez pour alimenter une partie de ses infrastructures.
Mais ce choix est-il réellement visionnaire ? Certes, le nucléaire offre une source d’énergie stable et sans carbone, mais les SMR ne sont encore qu’en phase de développement. Le premier réacteur ne sera pas opérationnel avant 2030, et les doutes persistent sur leur rentabilité et sécurité à grande échelle. De plus, si Google se targue de réduire son empreinte carbone, pourquoi ne pas se concentrer davantage sur les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien, qui ont fait leurs preuves et jouissent d’un large soutien public ? Le nucléaire, en revanche, reste un sujet de controverse, avec des craintes liées aux risques d’accidents et aux déchet…
Une course à la neutralité carbone ou un coup de com ?
Derrière ce partenariat se cache une autre réalité : Google doit gérer une consommation énergétique qui a bondi de 50 % depuis 2019, en grande partie à cause de ses datacenters. En optant pour le nucléaire, l’entreprise se donne une image de pionnier vert tout en assurant une source d’énergie constante pour ses opérations en IA. Mais ne faut-il pas aussi y voir une stratégie de communication, alors que Microsoft et Amazon investissent également dans des projets nucléaires ? Le nucléaire, autrefois boudé, est-il devenu le dernier outil marketing pour se donner une conscience écologique à peu de frais.
En fin de compte, si l’engagement de Google envers le nucléaire peut sembler audacieux, il n’est pas exempt de critiques. Les enjeux sont colossaux, et seul l’avenir dira si cette technologie tiendra ses promesses.
Sources : Techcrunch ; Energyconnects