Le PDG de Tesla et SpaceX s'apprête à ajouter une nouvelle corde à son arc déjà bien fourni en lançant un établissement scolaire au Texas. Cette initiative éducative, qui soulève autant de questions qu'elle ne suscite d'intérêt, s'inscrit dans la lignée des projets parfois déconcertants du milliardaire.
L'homme d'affaires le plus imprévisible de la Silicon Valley ne cesse de surprendre. Après avoir suggéré des incursions dans les médias et les jeux vidéo, Elon Musk s'attaque désormais au système éducatif américain avec l'ouverture d'une école Montessori au Texas. Cette nouvelle initiative, baptisée « Ad Astra », vient s'ajouter à son empire déjà considérable, comprenant Tesla, SpaceX, X et Neuralink.
Une école intimement liée à l'empire Musk
L'établissement, implanté dans la bourgade texane de Bastrop, s'inscrit dans un écosystème d'entreprises appartenant au milliardaire. Le site a été judicieusement choisi à proximité des installations de The Boring Company et d'une usine de production de satellites Starlink. Cette implantation géographique n'est pas le fruit du hasard : elle vise principalement à offrir aux enfants des collaborateurs de ces entreprises une éducation alternative selon les préceptes Montessori.
La gouvernance de l'établissement repose sur des figures de confiance du cercle rapproché de Musk. Jared Birchall, son gestionnaire financier de longue date, occupe le poste stratégique de directeur général. À ses côtés, Jehn Balajadia, une cadre chevronnée ayant fait ses preuves chez SpaceX et The Boring Company, figure parmi les contacts officiels de l'établissement.
Ad Astra a obtenu les accréditations nécessaires de l'État pour accueillir une cohorte de 21 élèves, âgés de trois à neuf ans. L'établissement revendique l'application rigoureuse de la méthode Montessori, une pédagogie alternative axée sur l'autonomie et l'épanouissement personnel de l'enfant. Une annonce de recrutement pour un poste d'enseignant traduit l'ambition démesurée du projet : « Pendant que leurs parents contribuent aux avancées qui élargissent les possibilités de l'humanité, leurs enfants évolueront pour devenir la prochaine vague d'innovateurs d'une manière que seul un véritable Montessori peut faciliter ».
Un projet éducatif ambitieux mais controversé
En dépit de l'obtention des autorisations réglementaires, une investigation approfondie menée par Bloomberg a mis en lumière une absence notable d'activité sur le site. Ni élèves ni corps enseignant n'ont été aperçus dans l'enceinte de l'établissement, ce qui soulève des interrogations légitimes quant au calendrier effectif de déploiement du projet.
Cette démarche s'inscrit dans un mouvement plus vaste où les magnats de la technologie tentent d'insuffler leur vision dans le système éducatif américain. Mark Zuckerberg avec Summit Learning, Jeff Bezos avec son réseau de maternelles, ou encore Bill Gates avec ses multiples initiatives dans l'éducation publique, ont tous entrepris de réformer l'enseignement, souvent avec des résultats mitigés.
L'école Ad Astra incarne donc la dernière manifestation en date de cette volonté des géants de la tech de réinventer l'éducation selon leurs paradigmes. Reste à déterminer si cette nouvelle entreprise d'Elon Musk rejoindra le panthéon de ses succès entrepreneuriaux ou si elle viendra grossir la liste déjà conséquente des projets éducatifs controversés initiés par les entrepreneurs de la Silicon Valley.
Source : Engadget